Des femmes veuves de militaires ont organisé, vendredi, une marche pacifique dans la ville de Beni, chef-lieu provisoire de la province du Nord-Kivu, pour dénoncer le non-paiement des salaires de leurs maris décédés sur les lignes de front.
Ces femmes, en grande détresse, affirment n’avoir perçu aucun paiement depuis janvier 2025, soit quatre mois d’arriérés bloqués, selon elles, à l’Inspection générale des Forces armées de la République démocratique du Congo FARDC.
« Nous avons décidé de descendre dans la rue face au calvaire que nous vivons. Les salaires de nos maris tombés au front sont bloqués depuis janvier. L’Inspection générale nous ment avec des fausses promesses. Mon mari est mort en 2020 à Nyanzale. Il m’a laissée avec huit enfants. Notre situation est critique », a témoigné l’une des manifestantes.
La marche, pacifique, s’est déroulée sans incident, mais elle traduit l’exaspération croissante de ces veuves, abandonnées à leur sort malgré les sacrifices consentis par leurs époux dans les zones de conflit.
Elles appellent les autorités militaires et le gouvernement à faire la lumière sur ce blocage et à débloquer rapidement les fonds dus, par souci de justice et de reconnaissance nationale.
Nos tentatives pour obtenir la réaction de l’Inspection générale des FARDC sont restées vaines.
Cette mobilisation intervient une semaine après une manifestation similaire à Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri, également placée, comme le Nord-Kivu, sous le régime de l’état de siège instauré depuis près de quatre ans.
Joël Bakabona