La ville de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, fait face depuis plusieurs jours à une grave pénurie d’eau potable. Cette crise découle de la coupure volontaire des conduites principales d’alimentation, attribuée à des hommes armés se réclamant du mouvement Wazalendo.
Selon des sources locales contactées ce vendredi, ces éléments armés auraient sectionné les tuyaux d’alimentation provenant de la source de Mazigiro. Leur objectif : contraindre la REGIDESO la société nationale de distribution d’eau à leur verser ce qu’ils appellent un « effort de guerre ».
Les zones de Panzi, Mudusa, Kasihe, Essence, Muhungu, Cahi et Gyamba sont les plus durement touchées. Des dizaines de milliers d’habitants se retrouvent sans accès à l’eau potable, dans un contexte sanitaire déjà préoccupant.
« La coupure est la conséquence directe d’une action menée par des éléments se présentant comme des Wazalendo. Ils ont exigé de la REGIDESO une contribution financière en échange de la sécurité du réseau », rapporte une source locale.
La REGIDESO affirme être dans l’incapacité d’intervenir. La présence d’hommes armés dans la zone empêche toute mission de ses équipes techniques, bloquant ainsi toute tentative d’évaluation ou de réparation d’urgence.
Les réservoirs de Nyatende, Kasihe et Muhungu, qui alimentaient plus de 100 000 habitants, sont actuellement à sec, aggravant une situation humanitaire déjà critique.
Alors que les autorités locales tardent à réagir officiellement, plusieurs voix issues de la société civile appellent à une intervention rapide du gouvernement provincial et central. Des ONG alertent déjà sur le risque de résurgence de maladies hydriques dans les zones affectées.
Cette attaque s’inscrit dans un climat sécuritaire particulièrement tendu dans l’Est de la RDC, marqué par une multiplication des affrontements entre groupes armés, milices d’autodéfense et forces régulières.
Hugo Matadi