À New York, lors de la 69e session de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies (CSW 69), qui s’est tenue du 10 au 16 mars, Anny Modi, activiste et directrice exécutive de l’association Afia Mama, a multiplié les interventions pour défendre les droits des femmes et filles congolaises. Elle a pris la parole à huit reprises et participé à trois réunions de haut niveau, notamment avec la duchesse Sophie d’Édimbourg, l’envoyée spéciale de la Grande-Bretagne pour les femmes et filles, ainsi que le ministre britannique pour l’Afrique.
À l’ouverture de la CSW 69, Anny Modi s’est exprimée au nom de plusieurs organisations féminines africaines sur l’adoption de la convention de l’Union africaine contre les violences faites aux femmes et aux filles. « J’ai salué les efforts des dirigeants africains pour avoir doté le continent d’un instrument juridique après le protocole de Maputo. Cependant, l’enjeu reste sa ratification et sa mise en œuvre. J’appelle les États membres, ainsi que les organisations et réseaux de femmes, à intensifier la sensibilisation et le plaidoyer pour que cette convention devienne une réalité dans nos pays », a-t-elle déclaré.
L’activiste a également alerté sur la crise humanitaire et sécuritaire en République démocratique du Congo (RDC), en insistant sur l’utilisation des violences sexuelles comme arme de guerre et la protection des défenseures des droits humains. « J’ai eu l’occasion d’échanger avec la duchesse Sophie d’Édimbourg, l’envoyée spéciale de la Grande-Bretagne pour les femmes et filles et des représentants des membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies. J’ai insisté sur l’urgence d’agir face à la situation alarmante à l’Est de la RDC », a-t-elle souligné.
Une rencontre avec la délégation de la RDC et la duchesse d’Édimbourg a permis d’approfondir ces discussions. Par ailleurs, Anny Modi a participé à une mobilisation organisée par les femmes africaines en solidarité avec les femmes et filles congolaises et soudanaises, plaidant pour qu’une femme figure parmi les facilitateurs du processus de paix en RDC. « Nous allons transformer cette initiative en une campagne continentale portée par le mouvement des femmes leaders », a-t-elle affirmé.
La question de la participation des femmes aux processus de paix a également été abordée lors d’un panel à la mission d’observation de l’Union africaine auprès des Nations Unies. « Il est crucial d’aligner l’agenda Femmes, paix et sécurité avec celui des Jeunes, paix et sécurité, afin de renforcer l’implication des jeunes femmes dans la consolidation de la paix », a-t-elle expliqué lors d’une réunion de haut niveau organisée par l’Italie et l’Angola.
Sur le plan humanitaire, elle a plaidé en faveur d’une approche centrée sur les besoins des populations vulnérables, notamment les femmes et les filles. « J’ai insisté sur l’importance d’investir dans les initiatives locales et d’appuyer l’échelle des actions menées par les femmes dans la réponse humanitaire », a-t-elle déclaré lors d’une rencontre avec les représentants de l’UNFPA, OCHA, ONU Femmes et IASC.
Enfin, elle a partagé l’expérience de la RDC en matière de plaidoyer pour l’application du protocole de Maputo lors d’une discussion sur les droits et santé sexuels et reproductifs (DSSR) à la mission permanente de Madagascar.
« Nous avons présenté le travail mené par la société civile congolaise et les défis à surmonter pour une mise en œuvre effective de ce protocole », a-t-elle précisé.
Anny Modi réaffirme ainsi son engagement à porter la voix des femmes et filles congolaises sur la scène internationale. « Je veille à ce que la situation de la RDC reste une priorité dans les discussions mondiales, car le combat pour les droits des femmes est un combat qui nous concerne tous », a-t-elle conclu.
Yvette Ditshima