Alors que l’écroulement de leur mur a coûté la vie à une fillette de 5 ans, l’homme d’affaires indien et sa société de construction rejetent leur responsabilité dans ce qui ressemble à une volte-face. Et pourtant, ils avaient au préalable pris en charge les frais des obsèques.
Peut-on parler de mauvaise foi de l’homme d’affaires indien Harish Jagtani dans l’affaire du décès tragique de Dalhia Baswe, dans la commune de Ngaliema ? Pour mieux comprendre cette affaire, il faut remonter aux circonstances de ce terrible événement.
Le 1er mai, Kinshasa a été arrosée par une grande pluie. Dans la commune de Ngaliema, sur l’avenue De la Paix, Dalhia Baswe, une fillette de cinq ans, trouve la mort, piégée dans la maison par les eaux et la boue qui atteignent pratiquement le plafond. Ce torrent d’eaux et de sables en argile viennent du cercle hippique, un espace jadis conservé par une forêt, mais rasé pour un projet immobilier porté par Modern Construction Company (MCC) de l’homme d’affaires indien Harish Jagtani.
Dans les images, on peut bien voir comment le mur de clôture de la concession construit par Modern Construction a cédé, déversant tout dans la parcelle où Dalhia a trouvé la mort alors que ses parents étaient absents.
Mais curieusement, dans une communication dimanche dernier, MCC a démenti sa responsabilité dans ce drame, dénonçant une « attaque injustifiée et inacceptable » visant Harish Jagtani qui serait cité « à tort dans la mort de la petite Dahlia ».
Une communication qui vient remuer le couteau dans la plaie pour la famille Baswa qui n’a pas fini de faire son deuil. Alors qu’elle réclame seulement un règlement à l’amiable des préjudices subies, cette famille est confrontée à l’indifférence de MCC et son patron. Outre le décès de leur fillette, elle a perdu tous ses biens et ceux de leurs locataires qui, en plus, réclament la restitution de leur garantie locative. La parcelle, désormais inhabitée, est envahie par la boue et le ruissellement.
Malgré une mise en demeure lui adressée le 16 juin, MCC ne donne aucune suite et ne facilite aucun contact, soutenant que Dalhia est décédé des suites d’une inondation du ruisseau Mampenza qui passe à plus de 20 mètres de la parcelle.
Et pourtant, la société avait pris en charge les frais des obsèques. Est-ce une volt-face ? MCC explique que c’était à titre humanitaire qu’elle avait agi. Mais selon un membre de famille Baswa, quatre jours après le drame, la société, par l’entremise de son avocat, avait reconnu sa responsabilité, promettant à la fois de prendre en charge les obsèques, mais aussi, par après, de payer une indemnité à la famille et rembourser des biens perdus.
Des habitants de l’avenue De la Paix sont unanimes : jamais le ruisseau Mampenza ne pouvait causé cette drame. C’est d’ailleurs depuis le deboissement du cercle hippique que des inondations inédites se sont déclarées dans ce coin. Malgré cela, les deux décès déplorés le 1er mai étaient consécutifs à l’écroulement du mur « mal construit » par MCC.
Outre Dalhia, une femme, la trentaine révolue, avait elle aussi, été fauché à un peu plus de cent mètres de là, ensevelie par le mur ayant cédé au au moment où elle passait pour rejoindre sa maison.
Infos.cd