Jean-Claude Katende, président de l’Association africaine des droits de l’homme (ASADHO), a interpellé le président de la République, Félix Tshisekedi, sur ce qu’il qualifie d’« injustices graves » commises par le Conseil national de cyberdéfense (CNCD), à travers la détention prolongée et sans base judiciaire d’un citoyen congolais arrêté depuis avril 2025.
Dans une déclaration publiée sur son compte X, l’activiste des droits humains affirme que Jeannot Binanu, collaborateur de Madame Fortunata Ciapatonne Tina, de nationalité italienne et responsable de la société Texico SA, spécialisée dans la confection des tenues de travail, a été arrêté le 21 avril 2025 par les services du CNCD, en même temps que sa patronne.
Alors que la ressortissante italienne a été libérée quelques jours après son interpellation et a regagné son pays, Jeannot Binanu demeure en détention plus de huit mois après son arrestation.
Selon Jean-Claude Katende, l’intéressé n’a jamais été informé des charges retenues contre lui et n’a jamais été présenté devant une autorité judiciaire compétente, en violation des règles de procédure et des garanties constitutionnelles.
L’activiste indique également que le détenu a été maintenu dans plusieurs lieux non officiels, notamment à l’hôtel Rotana, avant d’être placé en résidence surveillée sur le boulevard du 30 Juin, au centre de Kinshasa. Une situation qu’il qualifie d’« illégale, arbitraire et contraire aux principes fondamentaux de l’État de droit ».
« Huit mois après son arrestation, on ne lui a jamais dit pourquoi il est arrêté et il n’a jamais été présenté devant un juge », déplore le président de l’ASADHO, évoquant par ailleurs des « promesses fallacieuses » de libération qui n’ont jamais été concrétisées.
Pour Jean-Claude Katende, le comportement du Conseil national de cyberdéfense constitue une détention arbitraire et une atteinte grave aux libertés individuelles garanties par la Constitution de la République démocratique du Congo ainsi que par les instruments internationaux relatifs aux droits humains.
Il appelle le chef de l’État à intervenir personnellement afin que Jeannot Binanu soit libéré sans condition ou, à défaut, présenté devant la justice dans le strict respect des règles de droit.
« C’est criminel ce que fait ce Conseil », martèle-t-il, appelant à une mobilisation citoyenne et au partage massif de ce message pour mettre fin à ce qu’il qualifie de « prise d’otage ».
Giscard Havril Mane





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