Un rapport de Cuso International au terme d’une étude menée à Kinshasa, Lubumbashi et Bukavu établit un lien entre l’accès discriminatoire à l’école des jeunes vivant avec handicap et leur vulnérabilité socio-économique.
De toutes les catégories des jeunes vulnérables étudiées dans cette recherche publiée cette année et menée dans les villes de Kinshasa, Lubumbashi et Bukavu dans le cadre du projet Talents Pluriels de Cuso International co-financé par le gouvernement Suédois et Canadien, les personnes vivant avec handicap ont le niveau d’études le plus faible. Parmi les 105 jeunes vivant avec handicap interrogés, 15 % ont dit avoir aucun niveau d’instruction tandis que 18 % n’ont qu’un niveau primaire. Ils sont seulement 42% à avoir fini l’école secondaire.
Ces jeunes disent être davantage discriminées du fait de ce faible niveau d’instruction, des faibles compétences techniques, du faible soutien social.
Ils sont 28% à indiquer qu’ils n’ont « pas totalement la chance d’accéder à l’emploi » du fait de cette faible instruction. Par ailleurs, 69% des jeunes vivant avec handicap disent manquer d’expérience professionnelle et 54% ne bénéficient que d’un faible soutien social (obstacle social).
Ce qui est, pour eux, un « facteur très important » de la vulnérabilité. Surtout que 67% pensent que les meilleures opportunités de travail reviennent à d’autres catégories des jeunes vulnérables.
« Les PVH devront être éduquées sur leurs droits »
« Cela peut se comprendre compte tenu de leurs déficiences physiques qui ne leur permettent pas de disposer des mêmes atouts pour rivaliser sur le marché d’emploi que les autres », explique l’étude qui estime que vaincre la vulnérabilité chez ces jeunes passe d’abord au niveau individuel.
« Les PVH devront être éduquées sur leurs droits et sur les ressources disponibles pour faire face à la vulnérabilité. Des actions doivent être menées et inclure des formations sur les compétences de vie, la gestion financière, et l’estime de soi », peut-on lire dans cette étude.
Les enquêteurs insistent également, d’une part, sur l’autonomisation de ces jeunes à travers le développement des compétences professionnelles ou artisanales. Mais aussi sur le réseautage qui doit « favoriser la création des liens avec d’autres personnes vivant des expériences similaires pour partager des conseils et un soutien mutuel ».
Appliquer des lois sur les droits des personnes handicapées, leur garantir l’accès à l’éducation, à l’emploi et aux services de santé, développer des programmes de soutien financier et d’assistance sociale en leur faveur sont entre autres les recommandations adressées à l’Etat pour sortir les jeunes handicapés de cette vulnérabilité.






