Les syndicats des magistrats de la République démocratique du Congo (RDC) ont fait part de leurs préoccupations face à l’organisation des États généraux de la justice, ouverts le 6 novembre au Centre financier de Kinshasa.
Dans un communiqué conjoint publié ce lundi 11 novembre, les principales organisations syndicales, dont le Syndicat autonome des magistrats du Congo (SYNAMAC), Justice indépendante (JUSI), le Syndicat chrétien des magistrats du Congo (SYCHREMAC), et le Syndicat des magistrats du Congo (SYMCO), ont dénoncé plusieurs irrégularités dans le déroulement de ces assises.
Parmi leurs critiques figurent l’absence de consultation du Conseil supérieur de la magistrature et d’autres acteurs clés du secteur dans la planification des travaux, la présence massive d’étudiants et de militants politiques parmi les 3 500 participants, et la prise en charge limitée des magistrats venus des provinces. Les syndicats dénoncent également la gestion opaque du secrétariat technique, le choix orienté des intervenants et des thèmes abordés, ainsi que la durée trop courte des ateliers, réduits à une seule journée, qui risque de compromettre la profondeur des discussions.
Bien qu’ils saluent l’initiative de ces États généraux, les syndicats fustigent la « théâtralisation » des débats, craignant que les objectifs de cette consultation nationale ne soient pas atteints. Ils rappellent que les précédents États généraux de la justice, organisés en 2015, avaient conduit à la formulation de 350 recommandations, intégrées dans la Politique nationale de réforme de la justice (PNRJ) pour 2017-2026. Cependant, selon les statistiques du ministère de la Justice, seulement 0,8% de ces résolutions ont été mises en œuvre.
Organisés cette année sous le thème « Pourquoi la justice congolaise est-elle qualifiée de malade ? Quelle thérapie face à cette maladie ? », les États généraux de la justice ont pour ambition de diagnostiquer les dysfonctionnements du système judiciaire en RDC et de proposer des solutions concrètes.
Giscard Havril Mane