Le monde a célébré, vendredi, la Journée internationale des droits de la femme (JIF). En République démocratique du Congo, cette journée a été méditative pour cause de la situation sécuritaire actuelle dans la province du Nord-Kivu. Le port d’une tenue noire, en solidarité aux populations de l’Est, a même été exigé par le ministère du Genre, famille et enfant.
Dans le cadre de cette journée, Infos.cd a tendu son micro aux étudiantes de l’Académie des Beaux-arts, qui se sont exprimées, non seulement sur l’évolution de la situation des droits des femmes à l’université, dans leur pays, mais aussi sur le sens et l’importance que revêt cette journée.
Plamedie Ngombe Kalonji, étudiante de première licence en architecture intérieure, pense qu’il y a une évolution des droits de femmes, au pays tout comme dans les milieux universitaires.
« J’avoue que, comme étudiante, nos droits sont respectés ici à l’Académie des Beaux-arts. Nous ne sommes pas stigmatisées. Nous avons les mêmes droits que nos camarades hommes. Il arrive que des étudiantes s’appliquent mieux dans certains travaux pratiques que les étudiants. Ceci prouve à suffisance qu’aujourd’hui, contrairement aux temps anciens, la femme étudiante est capable de faire les mêmes études que son collègue homme. Nous ne vivons plus l’époque où les parents ne privilégiaient que les études de garçons. Et que la fille ne devait être bonne que pour la cuisine, faire des travaux ménagers », affirme-t-elle.
De son côté, Deborah Nzau, étudiante dans la même institution, déplore le comportement de certaines femmes, qui continuent à vivre dans les complexes, qui veulent dépendre des hommes toute leur vie ou qui se laissent négativement influencer dans les réseaux sociaux.
« Il n’existe plus cette époque où seul l’homme doit travailler pour sa femme. Aujourd’hui, une femme épanouie, c’est celle qui sort à la même heure que l’homme pour aller soit au bureau, soit dans un atelier de soudure ou de menuiserie, celle qui tient son pinceau pour peindre, un rabot pour raboter. Elle ne doit surtout pas se laisser influencer par les réseaux sociaux ».
S’agissant de la situation à l’Est du pays, l’étudiante Sweta Divine, deuxième cycle en architecture, pense que les autorités doivent encore faire plus pour les droits des femmes qui souffrent des affres de la guerre à l’Est et dans toutes les autres zones de conflit à travers le pays. Elle estime que le port d’une tenue noire la journée du 8 mars, ou une méditation par solidarité aux populations de l’Est c’est bien, mais tout cela ne suffit pas.
« Le port du noir seul ne suffit pas, au gouvernement de faire plus pour la cause des femmes en zone de conflit à travers le pays, particulièrement à l’Est », a-t-elle recommandé.
« Je suis de l’Est. J’ai vécue la guerre. Ce n’est pas une bonne chose. J’exhorte nos dirigeants de tout faire, mettre fin à la situation de guerre dans ce coin du pays. Ces femmes ont beaucoup souffert. Elles étaient amies de leurs champs. Elles y cultivaient pommes de terre, haricots, patates douces et autres produits agricoles. Elles étaient pasteurs », a indiqué l’étudiante Sifa.
Giscard Havril Mane