Dans une tribune publiée ce jeudi, intitulée « Révolution de la conscience révoltée 17 : quand le CSAC devient le sabre du silence », le coordonnateur de la Nouvelle Société Civile Congolaise, Jonas Tshombela, s’en est pris au Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), dénonçant une décision qu’il qualifie d’« abus simple ».
Le point de départ de sa dénonciation, est l’interdiction faite aux médias congolais de toute mention de l’ancien président Joseph Kabila et de son parti, le PPRD, une mesure imposée sous l’autorité du président du CSAC, Christian Bosembe.
Pour Jonas Tshombela, cette décision marque une nouvelle étape inquiétante dans la dérive de l’institution. « Ce que nous vivons aujourd’hui, c’est le détournement structurel d’une institution publique qui, au lieu de garantir le pluralisme et l’éthique médiatique, s’emploie désormais à formater l’opinion, censurer le débat et étouffer la mémoire politique », dénonce-t-il.
Il ajoute que le CSAC n’assure plus son rôle de régulateur neutre. « Il s’est transformé en appareil de contrôle idéologique. C’est un basculement dangereux », a-t-il indiqué.
Tshombela accuse également Christian Bosembe d’avoir installé un climat de pression sur les journalistes.
« Depuis son arrivée, les suspensions arbitraires, les convocations abusives et les pressions sur les rédactions sont devenues monnaie courante. Pire encore : il prétend agir sur instruction du sommet de l’État », affirme-t-il.
Et de s’interroger :
« Faut-il y voir un mensonge grave pour justifier ses excès ? Ou la preuve d’une connivence toxique entre pouvoir exécutif et autorité de régulation ? Dans les deux cas, la démocratie congolaise est prise en otage ».
Selon lui, ce zèle ne protège en rien la présidence de Félix Tshisekedi.
« Il l’éclabousse. Il installe l’image d’un régime intolérant, fermé à la contradiction, méfiant de l’histoire », a-t-il déclaré.
Tshombela plaide pour une rupture claire. « Le CSAC doit être remis à sa place : celle d’une institution indépendante, au service de l’intérêt public et non d’un clan au pouvoir », a-t-il appelé.
Et de conclure sans ambages :
« Christian Bosembe ne peut plus incarner une fonction qu’il trahit chaque jour. Sa révocation n’est plus un souhait, elle est une nécessité ».
Hugo Matadi