Après plus de vingt ans de rupture, les petits-fils de Simon Kimbangu pourraient bientôt fumer le calumet de la paix. Ces dernières semaines, les déclarations en provenance de l’aile Monkoto laissent entrevoir une volonté manifeste de rapprochement avec ceux du Centre, représentés par le représentant légal siégeant à Nkamba.
Bien que la date du 29 juillet ait été proposée par l’aile Monkoto pour une rencontre officielle, la réaction du Centre laisse transparaître une certaine réserve. Dans une vidéo devenue virale, Sa Sainteté Papa Simon Kimbangu Kiangani, représentant légal de l’Église Kimbanguiste, s’est montré peu enthousiaste.
« Moi, je ne vais pas garder rancune.. Ce que nos frères ont fait, c’est par ignorance. Mais je doute qu’ils viennent maintenant [pour la réconciliation] », a réagi Simon Kimbangu Kiangani.
Dans l’opinion, cette sortie est largement interprétée comme un rejet catégorique de l’initiative de dialogue. Toutefois, des sources proches du dossier affirment que des pourparlers informels sont en cours en vue d’un éventuel rapprochement.
Simon Kimbangu, figure spirituelle majeure célébrée chaque 6 avril en RDC, avait eu trois enfants. Ces derniers ont, à leur tour, donné naissance à 26 enfants. À la mort de Paul Dialungana, dernier fils survivant du prophète, la question de la succession a ravivé les tensions, chaque lignée revendiquant la légitimité de porter l’héritage spirituel du fondateur.
Cette crise a fini par provoquer une scission : d’un côté, les Kimbanguistes du Centre, dont le siège est situé avenue Saio dans la commune de Kasa-Vubu ; de l’autre, les Kimbanguistes de Monkoto, établis à Ngiri-Ngiri. Aujourd’hui, un espoir de réconciliation renaît, même s’il reste fragile et suspendu à la volonté réelle des deux camps de tourner la page des divisions.
Jevic Ebondo