Malgré la démolition de leurs tentes, les tenanciers des buvettes se montrent résilients à Nyangue, une avenue de Lingwala devenue en si peu de temps une destination prisée des ambianceurs à Kinshasa.
Les buldozers de l’Hôtel de ville ou les coups de marteau des éléments de la police d’assainissement dans le cadre de l’opération « Coup de poing », ont démonté des structures le long de l’avenue Nyangue à Lingwala. Mais, ils n’ont pas découragé les tenanciers de ces buvettes, encore moins leurs clients.
À Nyangwe, devenue une des références de « Kin Kiese», après « Coup de poing » est égal à après « Coup de poing ». Bistrots, night-clubs et buvettes continuent de fonctionner, avec la réalité du moment.
Si des podiums et autres structures métalliques érigées sur l’emprise publique ne sont plus là, les arbres et l’air libre font l’affaire. Essentiellement la nuit, les tenanciers de ces débits de boisson aménagent les chaises et tables le long de cette avenue pour leurs clients. La musique, elle, résonne toujours à faire exploser les tympans.
Certains tenanciers, téméraires, jurent de refaire des abris accusant l’exécutif provincial d’user d’une politique de deux poids deux mesures.
« Notre voisin a été épargné parce qu’il a corrompu les gens de l’Hôtel de ville. Il a su en amont que cela se faisait ainsi il s’est précipité pour donner des sous. On va refaire la construction puisqu’on est dans les normes », déclare une serveuse chez W07. Elle fait certainement référence à un autre grand espace sur Nyangue, MP, qui n’a pas été inquiété.
W07 reçoit jusqu’ici des clients dans son enclos, mais ses responsables espèrent envahir à nouveau l’extérieur où la majorité de clients préfèrent rester. Des clients croisés sur place qui savent que ce vent va vite passé.
« On a vu ce genre d’opération avec l’ancien gouverneur Kimbuta, mais rien n’a changé. On est habitué, nous savons qu’il y a des intouchables », a déclaré un homme, la quarantaine, qui ne quitte pas de regard sa bouteille de bière.
L’opération « Coup de poing » vise à assainir les artères principales de la ville. Mais à l’absence d’une proposition alternative, peu croient que cette énième mesure sera longtemps observée.
Yvette Ditshima