Alors que l’opinion publique et les médias évoquent régulièrement les accidents de la circulation dans la capitale, un danger silencieux mais tout aussi meurtrier reste largement ignoré : les accidents sur les chantiers de construction, causés par l’absence de panneaux de signalisation et de dispositifs de sécurité.
Chaque jour, des ouvriers, des piétons et des automobilistes sont exposés à des zones de travaux mal balisées, sans balises ni repères visuels.
Faute de signalisation adéquate, ces chantiers deviennent des pièges à ciel ouvert. Les conséquences sont dramatiques : blessures, décès, embouteillages et chaos urbain.
Des drames évitables
Ces accidents ne sont pas une fatalité. Ils résultent de la négligence des entreprises de construction qui, malgré leurs obligations contractuelles et légales, omettent d’installer la signalisation nécessaire.
• Des ouvriers perdent la vie sur leur lieu de travail, faute de délimitation claire.
• Des piétons chutent ou se blessent en traversant des zones de travaux non sécurisées.
• Des automobilistes se retrouvent impliqués dans des collisions faute de panneaux d’avertissement.
En plus des pertes humaines, ces manquements aggravent les embouteillages, freinent l’activité économique et renforcent le sentiment d’insécurité urbaine.
Des responsabilités claires
Il est temps de lever toute équivoque : les sociétés de construction sont seules responsables de la sécurité sur leurs chantiers. L’État congolais attribue les marchés et doit en contrôler l’exécution.
Mais c’est à l’entreprise, maître d’ouvrage ou sous-traitant, d’assurer la signalisation et la sécurisation des zones à risque.
Chercher à rejeter la faute sur l’État est une stratégie inacceptable : cela revient à masquer une négligence coupable derrière les faiblesses institutionnelles.
Des sanctions nécessaires
Les textes de loi prévoient des sanctions sévères en cas de manquement :
• administratif et pénal, pour les maîtres d’ouvrage et responsables des chantiers ;
• civils, avec la possibilité pour les victimes ou leurs familles d’obtenir des dommages-intérêts.
Il est impératif que ces sanctions soient appliquées avec rigueur pour mettre fin à l’impunité.
Recommandations urgentes
Face à cette situation, plusieurs mesures doivent être adoptées sans délai :
1. Imposer un cahier des charges strict incluant l’installation obligatoire de panneaux de signalisation visibles sur tout chantier.
2. Renforcer les contrôles de terrain par la CNPR et les inspecteurs du travail.
3. Engager la responsabilité pénale et civile des entreprises fautives en cas d’accident.
4. Sensibiliser les riverains et usagers à la vigilance autour des chantiers.
Conclusion
La sécurité sur les chantiers n’est pas une faveur, mais un droit fondamental pour les travailleurs et les citoyens. Les sociétés de construction doivent cesser de fuir leurs responsabilités et respecter scrupuleusement les normes de signalisation. La vie des Congolais n’a pas de prix.
Il est temps que les autorités compétentes se saisissent de ce dossier et que les entreprises coupables répondent de leurs actes. Car à Kinshasa, il ne faut plus seulement parler des accidents routiers : il faut aussi dénoncer les accidents de chantiers, ces drames silencieux mais évitables.
Par Mingiedi Mbala N’zeteke Charlie Jephthé
Activiste, Penseur et Notable de Madimba