Mieux qu’une expression de colère, une démonstration, un refoulement d’une frustration longtemps entretenue par une population qui se voit imposer un coût du transport quasi-inadapté à son portefeuille.
« Tolembi ba 2 000, tolembi ba 2 5000 », vocifère un des ténors de ce mouvement spontané de protestation initié par des citoyens à la Place Mandela, dans la commune de la Gombe.
Ces manifestants ont menacé de barrer la route contre le tarif du transport en commun appliqué par des chauffeurs des taxi et taxi-bus.
La circulation a partiellement été perturbée pendant que des manifestants tentaient d’interpeller des véhicules supposés être des personnalités du pouvoir pour leur faire part des motifs de leurs revendications.
Leur espoir : atteindre le gouverneur de la ville de Kinshasa. Ce dernier, après près de 4 ans aux affaires, n’a jamais revisité l’édit fixant le coût du transport en commun à Kinshasa. Pourtant, sur le terrain, les prix ont sensiblement grimpé. Ils ont doublé pour certains trajets, et triplé voire quadruplé pour d’autres.
Par exemple, le trajet Pompage-Zando fixé officiellement à 750 francs, est aujourd’hui facturé entre 1 500 et 2 000 francs pendant des heures de pointe.
Un tarif que récusent les usagers du transport en commun. Ils ont imposé à tout chauffeur leur tarif. « Oboyi, okeyi », ont-ils lancé aux récalcitrants.
Après plus d’une trentaine de minutes, des éléments de la police ont dispersé le mouvement de masse formé sur le Boulevard du 30 juin. Policiers et population ont coalisé pour appréhender tout convoyeur (receveur) dont le coût de la course viole la tarification conçue par des manifestants. Quatre convoyeurs ont ainsi été appréhendés sous les acclamations de la population.
Laurent Omba