Le journaliste Stanis Bukakera a quitté, mardi dans la soirée, la prison centrale de Makala après y avoir passé « six longs mois d’épreuve ».
Dans son premier message post-prison, le Directeur de publication adjoint d’Actualite.cd est revenu sur son séjour dans le plus grand centre pénitentiaire du pays, le qualifiant d’une des « prisons les plus redoutables au monde ».
Ayant vécu une « détention cruelle », Bujakera a d’abord réaffirmé son « innocence », réfutant chacune des infractions retenues « faussement » contre lui. A Makala, le journaliste s’est également senti dans « une sorte d’antichambre de la mort ».
Conçue initialement pour 1.500 détenus, la principale prison de la RDC accueille aujourd’hui plus de 14.400 pensionnaires, dont 9.000 en attente de jugement. Dans cette catégorie figure Damas Ngoy Nkungu, un détenu au « sort lugubre ».
« J’aimerais aussi attirer l’attention de l’opinion sur le lugubre sort de Damas Ngoy Nkungu, le plus vieux prévenu de la prison de Makala. Il totalise 21 ans sans procès. À lui tout seul, il symbolise le désespoir de nombreux prisonniers innocents qui croupissent dans les geôles à cause des parquets », a regretté Stanis Bujakera.
Le long séjour de Bujakera à Makala a surtout suscité la sympathie envers « tous ces prisonniers qui subissent des traitements inhumains et dégradants du fait de leurs conditions carcérales exécrables ».
Récemment, un responsable pénitentiaire avait avoué à Infos.cd qu’un mauvais arrangement dans la cité valait mieux qu’un tour à Makala où des prisonniers fourre-tout côtoyent de « gros poissons », recrutés parmi les hommes d’affaires, politiques et notoriétés.
Yvette Ditshima