Les artères de Kinshasa sont envahies par des barricades, des tracteurs et des tôles métalliques, souvent de couleur bleue, qui perturbent gravement la circulation. Depuis plusieurs semaines, les autorités ont lancé simultanément plusieurs chantiers routiers pour moderniser la capitale congolaise, mais cette initiative transforme le quotidien des habitants en véritable calvaire.
« Pour atteindre le Grand Marché, je dois dépenser trois fois plus cher. Le gouverneur aurait dû lancer ces chantiers progressivement, mais ils ont commencé en même temps. Aujourd’hui, pour y arriver, il faut contourner jusqu’au rond point des Huilleries, car l’avenue Prince Kasa-Vubu est complètement bloquée », raconte Joseph Tiengo, vendeur au Grand Marché.
Daniel Nkoyi, résident sur l’avenue Kapanga/Kasaï, partage la même frustration.
« Je me demande pourquoi ces travaux n’ont pas été entamés plus tôt. Maintenant, tout est fait en même temps. Chez moi, il est presque impossible de sortir avec mon véhicule, tout est barricadé. Les travaux devraient avancer pas à pas », a-t-il expliqué.
Même son de cloche chez Ruth Basilua, habitante de Barumbu.
« Nos déplacements quotidiens sont devenus un vrai cauchemar. Les routes barrées nous obligent à prendre des détours qui doublent le temps de trajet. On comprend l’importance des travaux, mais la manière dont ils sont menés est pénible pour nous », a-t-elle souligné.
Si la nécessité de ces chantiers ne fait aucun doute face à l’état de dégradation avancée des routes de Kinshasa, leur simultanéité engendre de fortes perturbations. Réalisés dans plusieurs communes, notamment Kintambo, Ngaliema, Kalamu et Barumbu, ces travaux bouleversent profondément le rythme de vie des Kinois.
En attendant la fin des travaux, les usagers continuent de subir embouteillages, détours interminables et augmentation du coût du transport, dans une capitale déjà connue pour ses problèmes chroniques de mobilité.
Jevic Ebondo