Le 3 novembre 2005, vers minuit, l’ancien chef de rubrique politique au quotidien La Référence Plus et sa femme Hélène Mpaka sont assassinés à leur domicile, au quartier Mombele dans la commune de Limete, devant leurs cinq enfants alors qu’ils revenaient du travail.
« Devrions-nous uniquement compter sur la justice divine pour élucider et sanctionner les auteurs et commanditaires de ce crime crapuleux, qui se présentent jusqu’à ce jour impunis ? », s’interroge Grâce Ngyke, troisième fille du défunt, devenue comme son père journaliste.
Le 3 novembre 2005, vers minuit, l’ancien chef de rubrique politique au quotidien La Référence Plus et sa femme Hélène Paka sont assassinés à leur domicile, au quartier Mombele dans la commune de Limete, devant leurs cinq enfants alors qu’ils revenaient du travail (la femme accompagnait son mari).
Dix-sept ans après, Grâce Ngyke, devenue par ailleurs présidente de l’Association congolaise des femmes journalistes de la presse écrite, n’oublie aucun détail de cette scène macabre.
« C’est vers 0 heure 30’ qu’ils vont arriver à destination [domicile]. Franck Klaxonne et sa fille Gracia, 20 ans, vient ouvrir le portail. La voiture s’immobilise dans la cour. Le couple sort. Mme Paka Kangundu s’empresse de refermer les portières de la voiture et son mari était retourné à l’entrée pour fermer le portail. C’est juste en ce moment, deux coups de feu vont se faire entendre dans la maison du journaliste. Une balle perce la tôle du portail. Troublé, Franck Ngyke va perdre ses réflexes pendant que trois hommes cagoulés avaient déjà forcé leur entrée dans la parcelle en menaçant et sommant sérieusement le journaliste et son épouse avec leurs armes. (…) Des paroles implacables fusent de leurs bouches ‘’Nous sommes venus vous tuer’’ », raconte Grâce Ngyke.
Au bout de l’histoire, Franck Ngyke sera atteint de deux balles : une au niveau des reins, une autre à la poitrine. Hélène Mpaka, elle, recevra les balles dans la hanche et au dos, témoigne Grâce Ngyke.
Dix-sept ans après, ce double assassinat reste impuni malgré l’organisation des procès qui n’ont révélé ni les vrais auteurs et ni commanditaires de cet assassinat selon la famille et les organisations de défense des droits des journalistes. Et Grâce Ngyke garde espoir sur un « rebondissement » du procès.
« Nous finirons un jour par connaître la vérité sur ce double crime, peu importe le temps », affirme-t-elle.
Une enquête de l’Ong Journaliste en danger (JED) publiée une année après cet assassinat avait privilégié la piste d’un assassinat politique menant vers des responsables du parti présidentiel de l’époque, le PPRD. L’organisation avait indiqué que Franck Ngyke avait officieusement travaillé pour des membres importants du gouvernement et du PPRD et qu’il avait, par conséquent, pu être en possession d’informations sensibles.
Depuis Franck Ngyke, plusieurs autres journalistes ont trouvé la mort en RDC dans des circonstances ayant un trait avec l’exercice de la profession. Cela, pratiquement chaque année.
Le 2 novembre, journée mondiale dédiée à la lutte contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes, JED a recensé, dans son rapport annuel d’observation et d’analyse sur l’état des médias et de la liberté de la presse en RDC, au moins 124 cas d’atteintes à la liberté de presse dont un journaliste tué, 44 menacés, 37 arrêtés, 18 agressés, 2 enlevés et 17 médias ou émissions interdites cette année.
Socrate Nsimba