Point Chaud est reconnu comme l’un des lieux les plus fréquentés du quartier Kingabwa, à Kinshasa dans la commune de Limete. Pourtant, la route qui y mène à partir de l’axe Poids Lourds est devenue un véritable cauchemar.
Sur ce tronçon, impossible de parcourir vingt mètres sans tomber sur des nids-de-poule d’une profondeur inquiétante. En pleine saison sèche, la boue y persiste et continue de se renforcer, piégeant les usagers. Leur nombre est devenu incalculable.
Les motos et petits véhicules finissent souvent par renoncer, contraints d’emprunter des itinéraires plus longs pour atteindre Point Chaud. Beaucoup s’y rendent pour se procurer des produits pharmaceutiques à prix abordables, grâce à la proximité de nombreux entrepôts. Seuls les gros camions osent encore affronter la voie, bravant boue et secousses.
Ce délabrement remonte à 2010, et depuis, la situation n’a cessé d’empirer.
« Avant, on pouvait passer [quitter IZAM pour aller à Point Chaud]. Aujourd’hui, même en saison sèche, la route est morte », se plaint Jules, motard depuis douze ans.
Il se souvient de quelques tentatives de réhabilitation, restées sans effet durable.
« Cette route est abandonnée. Parfois, on voyait des camions venir déverser des déchets issus de démolitions de constructions anarchiques. Cela permettait de rouler un peu mieux. Mais regardez le résultat aujourd’hui », ajoute-t-il, visiblement désabusé.
En attendant, les habitants paient le prix fort. Le tarif du transport est passé de 500 à 1500 FC, voire plus, pour quelques kilomètres.
« Même avant de monter sur une moto, tu dois négocier avec le conducteur pour éviter un tarif surprise à l’arrivée. Ce n’est plus normal », déplore Huguette [nom d’emprunt], une passante d’une trentaine d’années.
Japhet Mukoko