Vingt-cinq ans après le massacre de plus de 375 civils par les rebelles du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), les survivants du village de Katogota, territoire d’Uvira, réclament la création d’un tribunal pénal international pour juger les crimes commis en République démocratique du Congo.
« Cela fait 25 ans que Katogota pleure ses morts. Une grande partie des habitants vivent encore en exil, au Burundi ou comme déplacés internes. Le besoin de justice est plus que jamais pressant », a déclaré Mica Mibanda Shingire, notable de la localité aujourd’hui réfugié à l’étranger.
Dans un message publié sur X (ex-Twitter), le prix Nobel de la paix Denis Mukwege a réitéré son appel à la justice. Il a mis en garde contre les négociations actuelles avec les rebelles de l’AFC/M23, appuyés par Kigali, menées sans garanties de justice transitionnelle.
« Les négociations en cours avec les rebelles de l’AFC/M23, appuyés par l’armée Rwandaise, sans la prise en considération de la justice transitionnelle, laissent planer le spectre d’une funeste répétition des erreurs du passé, où des criminels de guerre ont été cyniquement récompensés par de hauts grades dans l’armée régulière et des fonctions ministérielles pour revenir administrer leurs victimes, au nom d’une paix illusoire », a-t-il prévenu.
Le 14 mai 2000, des centaines de civils avaient été exécutés à Katogota, leurs habitations incendiées, et plusieurs familles dispersées. Deux décennies et demie plus tard, la douleur demeure, et la justice se fait toujours attendre.
La population de Kagokota, a commémoré mardi dernier l’anniversaire du drame dans un climat d’insécurité grandissante, sans cérémonie officielle, par crainte de représailles.
Hugo Matadi