Le journaliste congolais Stanys Bujakera a été transféré ce lundi au parquet de grande instance de la Gombe après avoir passé trois nuits au cachot du commissariat provincial de la police, a annoncé ce même lundi Me Hervé Diakiesse du collectif d’avocats du correspondant de Jeune Afrique en RDC.
Cueilli vendredi tard dans la soirée alors qu’il s’apprêtait à embarquer pour Lubumbashi, Bujakera, à deux reprises, a été auditionné pendant de longues heures par la commission d’enquête sur l’assassinat du député Chérubin Okende.
Ce chevalier de la plume, reconnu pour son hyper activité sur Twitter, est accusé d’avoir répandu du faux bruit après la publication d’un article, sur le site de Jeune Afrique, relatant les circonstances du meurtre de Chérubin Okende.
Cet article, signé par Jeune Afrique, a été rédigé sur base d’un rapport confidentiel de l’ANR que le média a dit avoir consulté. Selon la loi, quand un article est signé par le nom officiel du média, c’est le directeur de publication qui en est responsable. Or, Stanys Bujakera n’est pas directeur de publication de Jeune Afrique. De quoi pousser de nombreuses organisations à dénoncer une « arrestation illégale et arbitraire ».
Selon cet article, l’élu de la Lukunga a été tué dans les locaux des renseignements militaires, puis son corps emporter pour être abandonné sur l’avenue des Poids lourds.
Remontés à la suite de l’arrestation de Bujakera, des organisations des médias, de la société civile ainsi que des acteurs politiques ont haussé le ton pour « exiger sa libération immédiate ». Des chancelleries occidentales ont exprimé leur « inquiétude » quant à cet événement qui assène un coup dur au droit à l’information et à la liberté de la presse, socle de toute démocratie.
Laurent Omba