La Cour militaire de Kinshasa/Gombe a ordonné, lors de son audience du mercredi, une autopsie sur le corps de Fiston Kabeya, policier décédé fin mars lors du procès en cours de sept agents de la police affectés à la sécurité de la Première ministre, Judith Suminwa.
« (…) La Cour, au regard de l’instruction menée, ordonne une expertise médicale, donc une autopsie. Ce n’est qu’après réception des résultats que la date de la prochaine audience sera fixée », a déclaré le premier président de la Cour militaire.
Cette décision fait suite au témoignage poignant du deuxième renseignant, un collègue du défunt, qui a affirmé que Fiston Kabeya avait été violemment agressé par des membres de l’escorte de la Première ministre, alors qu’il régulait la circulation près du supermarché GGMart, sur la route de Kintambo Magasin.
« J’ai vu deux individus en tenue civile s’approcher de notre poste et saisir Kabeya. Lorsque je suis intervenu pour leur demander de le relâcher, l’un d’eux a braqué son arme sur moi, m’empêchant d’agir. Ils l’ont violemment battu avant de l’embarquer dans une jeep », a témoigné Félix Ntambwe Kazadi, précisant toutefois qu’il n’a reconnu aucun visage à l’exception de celui du commissaire supérieur adjoint Kanza Dunia Olivier, qu’il a vu près du séparateur devant GGMart.
Des accusations aussitôt rejetées par le commissaire Dunia Olivier, qui a soutenu que Kabeya avait été interpellé pour avoir tenu des propos « outrageux » envers la Première ministre.
Face à ces divergences, les avocats de la défense ont souligné les contradictions entre les déclarations des témoins, remettant en cause la cohérence de leurs récits.
La Cour a constaté l’absence des policiers Meya Luvungu et Kakima Jules, convoqués lors d’une audience précédente. Elle a dès lors délivré un mandat d’amener à leur encontre.
La suite du procès sera fixé après les résultats de l’autopsie.
Giscard Havril Mane