Le retour des déplacés dans leurs villages au Nord-Kivu ne marque pas la fin de leurs souffrances. Selon un rapport publié ce lundi par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), 78 000 familles rentrées à Mweso, dans le territoire de Masisi, font face à des conditions de vie extrêmement difficiles.
Les violences ont laissé derrière elles des infrastructures sanitaires et scolaires détruites, rendant l’accès aux soins et à l’éducation quasi impossible. Des milliers d’enfants se retrouvent ainsi sans école, tandis que les habitants peinent à obtenir des soins de santé.
OCHA souligne également un obstacle majeur à l’assistance humanitaire.
« La fermeture des banques et des institutions de microfinance complique la distribution d’aide d’urgence par transfert monétaire », souligne le rapport.
En plus de ces difficultés, des problèmes logistiques ralentissent l’acheminement de l’aide. L’agence onusienne dénonce notamment les retards douaniers qui empêchent l’arrivée des cargaisons destinées aux populations affectées.
Pour faire face à cette crise, OCHA recommande une meilleure coordination entre les acteurs humanitaires afin de garantir la sécurité dans les zones de retour, l’accès aux services essentiels et la réhabilitation des infrastructures pour accompagner durablement les déplacés.
Un couloir humanitaire, demandé par la communauté internationale, pourrait également faciliter l’acheminement de l’aide.
Face à l’ampleur des besoins, le gouvernement congolais et ses partenaires ont lancé un Plan de réponse aux besoins humanitaires 2025, visant à mobiliser 2,54 milliards de dollars pour venir en aide à 11 millions de personnes, dont 7,8 millions de déplacés internes.
La RDC demeure l’un des pays les plus touchés par les crises humanitaires dans le monde. Sur 21,2 millions de Congolais affectés, les populations du Nord-Kivu subissent de plein fouet les conséquences des conflits armés, des catastrophes naturelles et des épidémies.
Hugo Matadi