Une centaine de filles-mères ont été interrogées sur les facteurs qui renforcent leur vulnérabilité socio-économique, dans le cadre d’une enquête menée dans les villes de Kinshasa, Lubumbashi et Bukavu par Cuso International.
Faible niveau d’études, rareté de l’emploi et manque d’expérience. Ce sont là les trois principaux obstacles qui renforcent la vulnérabilité des filles-mères en République démocratique du Congo. C’est la conclusion d’une étude de Cuso International réalisée avec le Centre de documentation de l’enseignement supérieur, universitaire et de recherche de Kinshasa (CEDESURK) dans le cadre du projet Talents Pluriels à Kinshasa, Lubumbashi et Bukavu.
Tout comme les minorités sexuelles, les jeunes femmes, les albinos, les personnes vivant avec handicap ou les personnes de petites tailles (les personnes naines), les filles-mères sont catégorisées dans cette étude financée par les Affaires Mondiales Canada et l’Agence Suédoise de Coopération International au développement, comme faisant partie des jeunes vulnérables.
Etudes arrêtées en secondaire
Au total, 129 mères célibataires ont été interrogées. Constat : le faible niveau d’études pèse lourd dans la balance parmi les facteurs qui favorisent leur vulnérabilité. L’étude renseigne que les mères célibataires ont la proportion la plus élevée des personnes qui ont arrêté leurs études au niveau secondaire, du fait d’être tombées enceinte.
Plus de 25 % des filles-mères interrogées disent avoir fait des « études insuffisantes ». Elles sont 79 % à mentionner des études inadaptées à l’offre du marché, alors que 31% estiment que leur faible instruction est un facteur « très important » de leur vulnérabilité, de même que leur faible accès à l’emploi et leurs faibles compétences entrepreneuriales. Elles sont 48% à évoquer le faible niveau de vie comme facteur « très important » de leur vulnérabilité. Très important facteur également, leurs faibles compétences techniques (41% d’interviewées).
En outre, plus de 75% des filles-mères disent ne pas bénéficier d’une aide qui leur permettrait, par exemple, d’évoluer dans le secteur informel.
Moins préparées à l’emploi
Comparativement à d’autres catégories de jeunes vulnérables cités dans cette étude, les mères célibataires sont les moins nombreuses (23,26 %) à avoir un CV (Curriculum Vitae) et donc les moins préparées à postuler à un emploi. Parmi celles qui arrivent toutefois à trouver du travail, 3.5% disent se sentir « totalement rejetées » dans leur milieu professionnel.
L’étude propose un soutien psychologique aux filles-mères, à travers des sessions de counseling pour les aider à surmonter le traumatisme et la stigmatisation liés à leur situation. En outre, un accent particulier doit être mis sur l’autonomisation personnelle des jeunes mères. Ces dernières doivent être encouragées à suivre des formations professionnelles afin de développer des compétences qui leur permettront de trouver un emploi.
C’est dans le cadre du projet « Talents Pluriels » lancé en 2022 par Cuso International à Lubumbashi, Kinshasa et Bukavu, que cette étude a été menée. Ce projet qui arrive à son terme, a permis à plus de 5000 jeunes vulnérables de suivre une formation en entrepreneuriat et à 600 d’obtenir des documents légaux pour leurs établissements et entreprises, quand parallèlement plus de 450 jeunes ont été placés en stage dans des cadres formels. Le projet a financé des projets innovants d’une dizaine de jeunes à hauteur de 110 000 dollars puisés dans le fonds d’innovation.






