Poursuivant sa série d’activités dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre (VBG), l’organisation Cuso International a organisé, vendredi, une formation à l’intention des activistes de la société civile, axée sur les violences basées sur le genre, avec un accent particulier sur les violences numériques.
Intervenant en qualité d’expert en santé publique et en genre, Michael Bofonge, a expliqué que les violences basées sur le genre prennent aujourd’hui des formes multiples, souvent invisibles, mais aux conséquences profondes sur la vie des victimes.
Selon lui, ces violences peuvent être psychologiques, sociales, communautaires, physiques ou économiques, et affectent directement la santé mentale, la productivité et le bien-être des femmes, en particulier dans le contexte numérique. Il a également rappelé l’existence du cadre légal en RDC, notamment l’article 14 de la Constitution et la loi sur la cybercriminalité, qui prévoient la prise en charge de toutes les formes de violences.
« Les violences basées sur le genre ne sont pas seulement physiques. Elles ont aussi des conséquences psychologiques, économiques et sociales, surtout dans le numérique, et nécessitent une réponse collective », a souligné Michael Bofonge.
L’expert a par ailleurs insisté sur le rôle central de la société civile, qu’il considère comme un relais indispensable auprès des communautés.
« La société civile est proche des communautés. Elle sert de relais. C’est au niveau des communautés que ces violences peuvent être éradiquées », a-t-il affirmé, appelant à un accompagnement des victimes bien avant l’intervention de l’État.
De son côté, Eldivi Buhika de Cuso International, intervenant en tant qu’experte en numérique, est revenue sur les différentes formes de violences numériques, notamment le cyberharcèlement, la sextorsion, la cyberintimidation, le doxxing, les discours de haine et l’usurpation d’identité. Elle a invité les participants à faire preuve de vigilance et de responsabilité sur les réseaux sociaux.
Participant à cette activité, Niwa Gloire, U-Reporter, engagé dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les VBG avec l’appui de l’UNICEF, a salué une initiative qu’il juge utile pour les communautés.
« Nous avons été formés sur la manière de faire face aux violences numériques et sur comment défendre les personnes choquées ou touchées. Les réseaux sociaux ne sont pas un espace pour nuire, mais un espace où l’on peut se valoriser », a-t-il déclaré.
Selon lui, les enseignements reçus seront relayés au sein des communautés par les jeunes volontaires.
Cette formation s’inscrit dans la continuité d’un rapport publié en novembre par Cuso International, à l’issue d’une enquête menée en avril dernier à Kinshasa, Lubumbashi et Bukavu.
L’étude révèle que les violences basées sur le genre constituent une réalité structurelle en RDC, touchant particulièrement les femmes, les jeunes filles et les jeunes vulnérables, notamment les personnes LGBTQ+. Elle identifie des violences psychologiques, économiques, sociales, physiques, sexuelles et institutionnelles, et met en évidence leur impact direct sur la vulnérabilité socio-économique des jeunes.
Face à cette situation, Cuso International recommande la promotion des droits humains sans discrimination, le renforcement des capacités des jeunes et la création d’environnements sûrs et inclusifs.
Yvette Ditshima






