Vingt-six années se sont écoulées depuis le massacre de Lemera. A l’occasion de la commémoration de ce triste événement, le Dr. Denis Mukwege a dénoncé un « crime imprescriptible » resté impuni et exigé une « sépulture digne » ainsi qu’un « mémorial » en souvenir des « 37 personnes massacrées à l’hôpital ».
Le 6 octobre 1996 fût un dimanche noir et ensanglanté à Lemera. Ce jour-là, plus de 30 personnes, majoritairement des éléments des Forces armées zaïroises (FAZ), ont été tuées à l’hôpital général de Lemera, alors géré par Denis Mukwege.
Et ce, à la suite d’une attaque perpétrée par des « rebelles Banyamulenge soutenus par le Rwanda ».
Ce « massacre » est resté gravé dans la mémoire de Denis Mukwege qui crie à la justice en faveur des victimes.
« 37 personnes massacrées à l’Hôpital. Nous n’oublierons jamais cette violation du Droit international de l’homme. Les auteurs de ce crime imprescriptible doivent être jugés », réclame le prix Nobel de la paix ce jeudi via Twitter.
Mukwege se souvient que « les corps (ont été) jetés dans les fosses communes ». Il exige leur exhumation « pour reposer dans une sépulture digne ».
« Un mémorial doit être édifié », a rajouté Mukwege qui veut honorer la mémoire des victimes du massacre de Lemera.
« Quand j’avais parlé avec l’ancien représentant spécial des Nations-Unies, je pensais que ça allait l’émouvoir, j’attendais une réaction mais vingt ans après il n’y a pas eu de réaction… C’est comme si on était complètement oubliés », avait-il déclaré à la RFI en 2016 lors de la commémoration du 20ème anniversaire de ce tragique événement.
Le massacre de Lemera a marqué le début de la première guerre du Congo, qui a opposé l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) de Laurent-Désiré Kabila au régime de Mobutu Sese Seko. Près de quarante personnes ont été tuées ce 6 octobre-là.
Laurent Omba