Dans une note circulaire signée lundi, la ministre de l’Éducation nationale et Nouvelle citoyenneté, Raïssa Malu, a ordonné le maintien des élèves enceintes dans les établissements scolaires.
Cette mesure s’inscrit, selon elle, dans une volonté de garantir l’accès à l’éducation pour toutes, dans le cadre d’une approche inclusive et en faveur de l’égalité des genres en République démocratique du Congo (RDC).
Mais cette décision fait l’objet de nombreuses critiques au sein de l’opinion publique. Certains y voient une forme d’encouragement implicite aux grossesses non désirées en milieu scolaire, et craignent une aggravation du phénomène à l’avenir.
Félix Momat, ancien vice-ministre du Budget et gynécologue-obstétricien, propose pour sa part une stratégie plus globale fondée sur quatre piliers, dont l’éducation sexuelle complète et des sanctions fermes contre les auteurs d’abus en milieu scolaire. Il estime que « cette mesure, sans un système d’accompagnement rigoureux ni des actions concrètes de soutien, de prévention et de réparation, expose davantage les jeunes filles et trahit les engagements nationaux et internationaux ».
Billy Kambale, ancien ministre de la Jeunesse, s’interroge sur la compatibilité entre une grossesse et le rythme scolaire. Il dénonce une logique permissive qui, selon lui, banalise les risques.
De son côté, Adam Bombole, ancien député national, qualifie la décision d’« immorale » et estime qu’elle encourage « la prostitution infantile et la prolifération des filles-mères mineures ». Il rappelle que l’âge du consentement sexuel est fixé à 18 ans par la loi n°09/001 du 10 janvier 2009, et appelle à une réflexion éthique sur les conséquences sociales et juridiques d’une telle directive.
Cephas Kabamba