Le procès du directeur de publication adjoint d’Actualite.cd et correspondant de Jeune Afrique et Reuters s’est poursuivi ce vendredi au tribunal de grande instance de Kinshasa-Gombe siégeant à la prison centrale de Makala.
Pour ce deuxième exercice après son ouverture le 13 octobre, deux des six préventions retenues contre Stanis Bujakera ont fait l’objet des échanges houleux entre le ministère public et la défense. Il s’agit de la prévention sur la « falsification » ou « contravention » des sceaux du département de sécurité intérieur de l’Agence nationale des renseignements (ANR) et de leur apposition sur un rapport qualifié de « faux ».
Arrêté le 8 septembre à l’aéroport de N’djili avant d’être transféré le 14 du même mois à la prison centrale de Makala, Stanis Bujakera est accusé notamment de « faux en écriture, falsification des sceaux de l’État », « propagation de faux bruits », « transmission de messages erronés et contraires à la loi » et court une peine pouvant aller jusqu’à dix ans.
Ces poursuites font suite à la publication sur le site de Jeune Afrique, le 30 août, d’un article mettant en cause les renseignements militaires sur l’assassinat de l’opposant Chérubin Okende, sur base d’une note interne de l’ANR dont les autorités contestent l’authenticité.
Cet article n’a pourtant pas été signé par Stanis Bujakera.
Tout au long de ses auditions, Stanis Bujakera a été interrogé sur les sources de cette information.
Le procureur de la République en charge du dossier, Edmond Isofa Nkanga, considère que le journaliste a lui-même créé ce document et en est le premier émetteur de son compte Telegram à celui de WhatsApp.
Des accusations rejetées par l’accusé qui affirme qu’il ne dispose d’aucun compte Telegram. Encore moins, avoir diffusé ce document sur les réseaux sociaux.
Ses avocats ont demandé une contre-expertise pour retracer l’origine de l’appareil qui a émis ce document et son vrai responsable. Ils demandent aussi la comparution du responsable de l’ANR dont on attribue la signature du document incriminé.
Le tribunal a renvoyé l’affaire à la quinzaine sans clairement souscrire à la proposition de contre-expertise.
Le mardi dernier, il avait déjà une nouvelle fois rejeté la demande de remise en liberté provisoire introduite par les avocats de Stanis Bujakera.
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