Le Programme national d’hygiène aux frontières (PNHF) de la cité frontalière de Kamako, en province du Kasaï, rapporte que 8879 ont été refoulés de l’Angola parmi lesquels 2204 retournés volontaires, de janvier à avril 2023.
Le consulat congolais à Dundo, dans la province angolaise de Lunda Norte, a affirmé qu’au quotidien, plus de 200 personnes refoulées de l’Angola voisin traversent la même frontière. Le PNHF, lui, estime que les chiffres avancés par les autorités consulaires sont inférieurs à la réalité.
À en croire le consulat congolais à Dundo, depuis l’alternance de 2019, nombreux sont les congolais vivant en Angola qui ont émis le vœu de retourner chez eux en RDC.
Cependant, les Angolais qui se servaient de la main d’œuvre des ces Congolais s’y opposent et les « expulsent dans des conditions inhumaines et font croire à la face du monde les congolais sont indésirables sur le territoire angolais».
Une version que ne rencontre pas le gouverneur du Kasaï. Dieudonné Pieme parle plutôt de la résultante de l’immigration clandestine des Congolais.
« La province du Kasaï partage 384 Km de la frontière avec l’Angola. Beaucoup de nos compatriotes se rendent en Angola par des voies clandestines et les Angolais ne supportent pas. Voilà qui justifie ce flux de refoulement », a-t-il fait savoir.
Et d’ajouter :
« Il y a un besoin pour les Angolais de contrôler leurs mines de diamant souvent prises d’assaut par nos compatriotes. »
Le point de vue du gouverneur est également partagé par le PNHF.
« Il nous a été rapporté que les autorités angolaises ont vendu les mines de la municipalité de Citolotolo (Angola) à des exploitants étrangers mais ces mines sont envahies par des creuseurs congolais et les acquéreurs ont demandé et obtenu des autorités angolaises le nettoyage des sites, malheureusement nos compatriotes qui s’y trouvent n’ont pas des documents ni d’exploitation ni de séjour », a déclaré le chef de ce service, Christian Mabedi.
Cette version est rejetée par une dame. Claudia Misenga, la quarantaine et mère de trois enfants. « Je suis détentrice de Billette, (carte d’identité angolaise), je ne travaille pas dans les mines de diamant. J’ai été arrêtée au marché où je vendais la friperie suite à la dénonciation des Angolaises qui faisaient le même travail que moi et j’ai été embarquée avec mes enfants qui ne parlent que la langue portugaise et déposée au poste frontalier de Kamako. Je me retrouve ici sans aucun repère », témoigne cette refoulée qui affirme avoir vécue 9 ans à Lucapa, une autre cité angolaise.
Plusieurs fois les autorités angolaises ont procédé aux expulsions des Congolais dans des conditions inhumaines.
Giscard Havril Mane