Les jeunes albinos comptent parmi les plus vulnérables en République démocratique du Congo aussi bien dans les rapports sociaux que dans l’accès au marché de l’emploi.
Dans son rapport final de l’étude sur le statut socio-économique des jeunes vulnérables en République démocratique du Congo, l’ONG Cuso International braque ses projecteurs sur les conditions des personnes vivant avec albinisme (PVA).
L’étude, menée dans le cadre du projet Talents Pluriels à Lubumbashi, Kinshasa et Bukavu sur un échantillon de 53 jeunes albinos, démontre que « sans emploi, et sans un environnement inclusif, les PVA sont victimes de la forte stigmatisation ». Ce qui constitue deux facteurs importants de leur vulnérabilité.
Si, de tous les jeunes vulnérables, les albinos constituent la deuxième catégorie à atteindre les études supérieures (50%) en RDC, derrière les jeunes femmes (52%), leur présence dans le marché de l’emploi est loin d’être déterminante. Ils sont 7% des jeunes albinos interrogés à penser que leur faible accès à l’emploi est un facteur de vulnérabilité. Aussi, 21% disent disposer des faibles compétences techniques, quand 30% reconnaissent qu’’ils ont suivi des études insuffisantes.
Discrimination liée à l’orientation sexuelle
Sur le plan social, un autre fait curieux dans cette étude est de constater que 44% des albinos interrogés disent subir une discrimination liée à l’orientation sexuelle dans leurs milieux de vie. Ce qui, selon l’étude, insinue que les albinos qui ont été rencontrés sont systématiquement considérés comme non hétérosexuels, selon des idées reçues. Le rapport ajoute que les albinos, ainsi que les personnes vivant avec handicap, sont relativement plus nombreux dans la catégorie des personnes « ne vivant pas en union ».
Au-delà de la RDC, l’étude rappelle un constat quasi-général dans plusieurs pays : les PVA sont stigmatisés du fait d’un double stigmate : la couleur de leur peau d’une part et leur déficience visuelle d’autre part. « Les personnes vivant avec albinisme sont donc discréditées à cause de leurs différences physiques. C’est pourquoi, dans ses rapports sociaux, l’enfant albinos est confronté à une considération sociale souvent négative : il éveille de nombreux sentiments et réactions lors de son entrée dans la vie sociale », peut-on lire dans le rapport.
Comment s’attaquer au mal ?
Pour s’attaquer à la vulnérabilité des jeunes albinos, le rapport souligne la nécessité, au niveau individuel, de procéder à la sensibilisation et l’éducation des concernés. Les familles sont invitées à encourager, accepter et à soutenir les jeunes albinos en leur fournissant un environnement sûr et aimant, incluant la sensibilisation sur les soins spécifiques requis pour leur condition (protection solaire, soins de la peau, etc.). Les écoles, quant à elles, doivent développer des programmes éducatifs sur l’albinisme. Ce qui aidera à réduire les moqueries et la stigmatisation.
« Les milieux associatifs, dont les ONG et les églises, peuvent maximiser leur impact en matière de sensibilisation et d’éducation, afin d’influencer positivement l’opinion publique sur l’albinisme », mentionne par ailleurs l’étude, qui appelle par ailleurs l’Etat à adopter des lois spécifiques pour protéger les albinos contre la discrimination, la violence, et autres abus.
Cette étude consistait à collecter et analyser des données sur le statut socio-économique des jeunes vulnérables, dans le but de déterminer leur degré de vulnérabilité et les liens entre cette vulnérabilité et leurs statuts socioéconomiques. Les résultats de l’étude devraient permettre à CUSO International de mieux comprendre la situation pour développer des projets visant l’amélioration des compétences techniques et non-techniques orientées vers le marché d’emploi des jeunes, notamment dans le domaine de l’entreprenariat. Outre les albinos, les minorités sexuelles, les personnes vivant avec handicap, les filles-mères, les jeunes femmes, les personne naines ont été étudies






