Dans le cadre de son projet Talents Pluriels, l’ONG de droit Canadien, Cuso International a mené une étude via le Centre de documentation et de recherche de l’enseignement supérieur et universitaire à Kinshasa (CEDESURK), portant sur le statut socio-économique des jeunes vulnérables en République démocratique du Congo. Une grande première au pays.
Minorités sexuelles, filles-mères, jeunes femmes, personnes vivant avec handicap (PVH), personnes vivant avec l’albinisme (PVA) et personnes de petite taille (naines) . C’est les six catégories de jeunes vulnérables répertoriées dans une étude que vient de publier l’ONG de droit canadien Cuso International dans le cadre de son projet Talents Pluriels.
Cette étude, couchée sur plus de cent pages analyse pour la première fois en RDC le statut socio-économique des jeunes vulnérables à partir des éléments d’enquête recueillis à Kinshasa, Lubumbashi et Bukavu. Objectif : déterminer le degré de vulnérabilité de ces jeunes et les liens entre cette vulnérabilité et leur statut socioéconomique.
Au total, 1735 jeunes vulnérables ont été interrogés, dont 774 à Kinshasa, 738 à Lubumbashi et 222 à Bukavu. Les jeunes minorités sexuelles dominent largement l’échantillon, soit 60% de l’ensemble des trois villes, suivis des jeunes femmes (163 à Kinshasa, 110 à Bukavu et 110 à Lubumbashi), des filles-mères (129) et des jeunes vivant avec handicap (105).
La conclusion de cette étude est sans appel : « la vulnérabilité chez les jeunes congolais vulnérables est un fait réel, vécue à travers la précarité des conditions de vie, les faibles niveaux d’instruction ou encore leur faible préparation à accéder au marché d’emploi ». Cette vulnérabilité est aussi le reflet des éléments subjectifs ou discriminatoires comme l’orientation sexuelle, le handicap physique ou visuel.
Impression d’être exclus
Les jeunes vulnérables, plus particulièrement les minorités sexuellent, ressentent lourdement leur vulnérabilité, mentalement, physiquement et matériellement, par rapport aux opportunités du marché de l’emploi, sur le lieu de travail, à l’école, dans les entreprises et même dans leurs ménages, note l’étude. Ces jeunes ont l’impression qu’ils sont des exclus de la société congolaise.
Face à ce tableau peu reluisant, Cuso International recommande notamment l’amélioration des compétences techniques et non-techniques orientées vers le marché d’emploi de ces jeunes vulnérables, notamment dans le domaine de l’entrepreneuriat.
C’est dans le cadre de son projet Talents Pluriels lancé en 2022 que Cuso International a commandé cette étude dont les conclusions devraient l’aider à développer des projets visant l’amélioration des compétences techniques et non-techniques orientées vers le marché d’emploi des jeunes, notamment dans le domaine de l’entrepreneuriat.
En quatre ans de mise en œuvre, le projet Talents Pluriels financé par l’Agence suédoise de coopération internationale (SIDA) et Affaire mondiale Canada, a permis à plus de 4 507 jeunes vulnérables de suivre une formation en entrepreneuriat en dehors des trois espaces coworking retenus et à plus de 600 dans les espaces au sein des espaces coworking. Aussi, 600 jeunes ont pu obtenir des documents légaux pour leurs établissements et entreprises, quand parallèlement plus de 450 ont été placés en stage dans des cadres formels. Le projet a financé des projets innovants d’une dizaine de jeunes à hauteur de 110 000 dollars puisés dans le fonds d’innovation.
Grâce à Talents Pluriels, 2247 jeunes vulnérables ont été formés à la recherche de l’emploi et 1232 bénéficient d’un soutien à la recherche de l’emploi et 4800 ont participé aux salons d’emplois organisés à six reprises. Il sied également de noter la création d’une plateforme numérique d’apprentissage en ligne.






