Les responsables du site de Katashula, situé dans le territoire de Kalehe, province du Sud-Kivu, tirent la sonnette d’alarme face à une situation de malnutrition grandissante, observée sous le regard impuissant des autorités locales.
Plus de 100 enfants présentent déjà des signes inquiétants de malnutrition, conséquence directe de l’accueil d’une importante population déplacée dans ce site.
Initialement érigé pour abriter les victimes des inondations meurtrières survenues le 4 mai 2023, Katashula accueille aujourd’hui également des déplacés fuyant les conflits armés à Bushushu, Nyamukubi, et plus récemment Kaniola dans la chefferie de Ngweshe.
La situation est particulièrement critique pour les femmes enceintes et allaitantes, elles aussi frappées par la malnutrition.
Lawi Crispin, président du site, confirme la gravité de la situation. Il souligne que les déplacés manquent de tout : nourriture, médicaments, eau potable et protection.
« Après les affrontements de mars 2025 à Kaniola, dans la chefferie de Ngweshe, nous avons observé un important mouvement de population vers la chefferie de Nindja, sur les axes Luwago et Dihembe. Ces déplacés sont estimés à 5 389 ménages. Ils manquent cruellement de vivres, présentent des cas de malnutrition chez les enfants comme chez les adultes, et font face à une rupture des médicaments ainsi qu’à une insuffisance d’infrastructures sanitaires. L’eau est disponible, mais les sources ne sont pas aménagées », alerte-t-il.
Face à cette urgence humanitaire, Lawi Crispin lance un appel pressant aux organisations humanitaires afin qu’elles interviennent rapidement pour sauver des vies. Katashula héberge actuellement plus de 600 déplacés, dans une situation de grande vulnérabilité.
Hugo Matadi