La Fondation Bill Clinton pour la Paix (FBCP), ONG de défense des droits humains basée en RDC, a alerté ce mercredi sur la présence de 500 personnes condamnées parmi 2.417 détenus à la prison militaire de Ndolo, à Kinshasa, soit un taux élevé de détention préventive.
Selon le communiqué parvenu à Infos.cd, ce chiffre a été relevé lors d’une visite de terrain effectuée le 10 juin par une délégation de l’organisation. La FBCP indique que parmi les détenus figurent plus de 20 généraux, 200 colonels, 250 officiers subalternes et plus de 1.000 civils, dont 42 femmes qualifiées de « kulunas ».
L’ONG dénonce également des transferts illégaux de 26 personnes dont le défunt Général Sikatenda de la DEMIAP vers la prison, sans passer par le parquet, contrairement à la procédure exigée par la loi. Elle cite notamment le cas de Norbert Luyeye, président de l’Union Républicaine, enlevé le 5 novembre 2024, détenu à la DEMIAP, puis transféré à Ndolo sans avoir été présenté à l’Auditorat militaire. Il n’a été entendu par le ministère public que le 10 juin 2025, soit plus de six mois après.
La FBCP souligne en outre la surpopulation extrême de la prison, conçue pour 540 détenus mais en accueillant près de cinq fois plus aujourd’hui. Malgré cela, les détenus ont salué une amélioration des soins de santé et de l’alimentation.
L’ONG s’est également penchée sur le cas de Clarisse Uveamahoro, 40 ans, arrêtée à Goma le 8 mars 2024 et accusée d’appartenance au M23, ce qu’elle conteste. Elle affirme avoir été torturée par cinq militaires et souffre de douleurs persistantes. Bien qu’un examen radiologique ait été prescrit, il n’a pas encore été réalisé.
Face à ces violations, la FBCP exige l’ouverture d’une enquête et appelle à une accélération des procédures judiciaires, à la réhabilitation des agents pénitentiaires privés de primes, ainsi qu’à une augmentation des quotas de grâce présidentielle et de libération conditionnelle.
Yvette Ditshima