Le tribunal militaire de garnison de Kisangani a ouvert jeudi 8 mai le procès de deux écogardes de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), accusés d’avoir abattu deux civils en avril 2024 dans le territoire d’Opala, au cœur du parc national de la Lomami, province de la Tshopo.
Les prévenus, Mawabo Mikaso Cratos et Kongoli Ikele Faustin, sont poursuivis pour homicide volontaire et dissipation de munitions de guerre, en vertu de l’article 74 du Code pénal militaire. D’après l’acte d’accusation, les faits ont été commis de manière délibérée, à l’aide d’armes de type AK, sans motif légal ni circonstance atténuante.
Le ministère public qualifie les actes d’exécution sommaire et pointe un détournement des moyens destinés à la protection de la faune à des fins criminelles. « Ces armes ont été utilisées non pas pour protéger, mais pour tuer », a martelé le procureur.
L’ICCN, en tant qu’employeur des accusés, est cité comme civilement responsable. L’avocat de la partie civile, Me Patrice Thomas Akala Ndjoku, a obtenu un renvoi de deux semaines afin de mieux préparer la défense et permettre à l’ICCN de comparaître par son directeur général.
La prochaine audience est fixée au 22 mai prochain. Elle devrait permettre d’établir les responsabilités précises, y compris celles de l’institution employeuse, dans ce drame survenu en zone protégée.
Giscard Havril Mane