Le gouvernement rwandais a vigoureusement réagi lundi aux « déclarations incendiaires et anti-africaines » tenues, dimanche à Kinshasa, par le président du Burundi, Evariste Ndayishimiye.
Ce jour-là, Ndayishimiye, en séjour dans la capitale congolaise pour participer à la cérémonie d’investiture du président Tshisekedi, avait rencontré des jeunes de la RDC en sa qualité de champion de l’Union africaine pour la jeunesse.
Le président burundais aurait, dans ses déclarations à la jeunesse congolaise, jugé nécessaire de mobiliser la jeunesse rwandaise pour la pacification de la région des Grands Lacs.
Des propos qui, dans ce contexte des tensions entre Kigali et ses deux voisins, Kinshasa et Bujumbura, ont tout de suite été dénoncés par le gouvernement rwandais qui accuse Ndayishimiye d’ « appeler les jeunes rwandais à renverser » les institutions en place. Ces déclarations de Ndayishimiye sont « irresponsables » et constituent une « violation flagrante de la Charte de l’Union africaine ».
Elles sont en plus, selon ce communiqué du gouvernement rwandais, de nature à « inciter à la division entre les Rwandais et à compromettre davantage la paix et la sécurité dans la région des Grands Lacs ».
Dans cette région, située à l’Est de l’Afrique, de nombreux groupes rebelles écument la paix. Récemment, Bujumbura a ouvertement accusé Kigali d’appuyer militairement les Red Tabara pour le déstabiliser. Des accusations similaires sont également portées par Kinshasa contre Kigali qui, selon plusieurs enquêtes, soutient les rebelles du M23, auteurs de plusieurs exactions dans la région du Kivu.
Kigali, de son côté, a toujours rejetté ces accusations. Dans son communiqué publié mardi, le gouvernement rwandais a affirmé n’avoir « aucun intérêt à créer un conflit avec nos voisins ».
Giscard Havril Mane