Plus de 60% des lits d’une vingtaine de rivières que compte la capitale congolaise sont occupés par des habitations. Ce qui cause des inondations en cas des pluies.
Plus 70 morts, plus de 150 blessés, des dizaines de centaines de sinistrés, des habitations emportées ou submergées… C’est le lourd bilan officiel des pluies du 5 et 6 avril à Kinshasa dans des quartiers des communes de Mont-Ngafula, Ndjili, Matete, Limete et Masina, érigés au bord de la rivière Ndjili. La partie ouest de la capitale n’a pas non plus été épargnée, un mois après. Une dizaine de morts ont été déplorés dans les communes de Ngaliema et Selembao, notamment sur l’avenue De la paix avec le débordement de la rivière Mampenza.
A se demander, entre des quartiers inondés et les rivières, qui envahissent qui à Kinshasa ? Selon des estimations, plus de 60% des lits des rivières sont occupés par des constructions anarchiques.
Et pourtant, chaque cours d’eau dispose d’un lit mineur et moyen. C’est dans le lit mineur qu’ un cours d’eau s’écoule fréquemment. Alors que le lit moyen constitue l’espace soumis à des inondations, au moment des crues.
Selon la réglementation sur les servitudes en vigueur en RDC depuis 1993, sont interdits « toute occupation, toute construction et tout lotissement dans les rives des cours allant jusqu’au moins 10 mètres à partir de la ligne formée par le niveau le plus élevé qu’atteignent les eaux dans leur période des crues normales ».
Kinshasa compte une vingtaine de rivières et aucune ou presque n’est pas épargnée par l’envahissement humain. Très souvent dans le lit moyen. Certains ont même aussi envahi des lits mineurs, les déviant ou les rétrécissant.
Dans ce dossier de presse intitulé « Kinshasa Kabasele », les reporters d’Infos.cd ont visité quelques quartiers de la capitale qui ont poussé dans des lits des rivières, au vu et au su des autorités.
La rédaction