Sur l’avenue Rivière, dans le quartier Immo-Congo, à Kinshasa, des constructions ayant drastiquement retrécis le lit de la rivière Kalamu sont menacées de démolition depuis des années. Si une partie des maisons ont été rasées, l’opération n’est jamais arrivée à son terme.
Les dernières pluies abattues à Kinshasa ont relativement épargnées les habitations logeant la rivière Kalamu, au quartier Immo Congo.
Ce quartier, construit dans le lit de la rivière, est très souvent envahi par les eaux. La poste haute tension de la Société nationale de l’électricité (SNEL) est souvent victime de ces invahissements. Ses équipements sont très souvent endommagés par des inondations, plongeant plusieurs quartiers dans l’obscurité.
Sur l’avenue Rivière, une opération de démolition des maisons se trouvant à moins de 10 mètres de la rivière a récemment eu lieu. Mais l’initiative s’est brusquement interrompue.
Maisons avec fissures, terrains partiellement emportés, des habitations sont constamment sous la menace, soit des inondations soit de la démolition.
« Je suis ici depuis 2003, à dix mètres de la rivière. Ce qu’il nous faut, ce n’est pas une démolition, mais un curage régulier de la rivière Kalamu. Dernièrement, on a curé, voilà pourquoi on a été épargné par les pluies diluviennes qui ont fait tant de dégâts ailleurs », témoigne Ndungu Jospin, habitant du quartier.
Mais cet avis n’est pas partagé par tous. À quelques mètres de là, Freddy, tenancier d’une cabine sur l’avenue Luambo Makiadi (ex-Bokassa), trouve inconcevable ces constructions anarchiques.
« On ne peut pas construire aussi près d’une rivière. Même avec dix mètres de recul, cela reste dangereux. Ceux qui ont compris ont déménagé », dit-il.
Les pluies diluviennes des 4 et 5 avril derniers ont causé la mort de 70 personnes et laissé derrière elles des milliers de sinistrés, désormais répartis dans des sites d’accueil improvisés.
Jevic Ebondo