Embouteillages monstres, immondices entassées le long de la chaussée et flaques d’eau en trombe, l’avenue Elengesa, ouverte au public en octobre 2023, affiche une image vétuste, moins de deux ans après. Reliant les communes de Kalamu, Ngiri-Ngiri, Bumbu, Makala, Selembao et Mont-Ngafula, cette artère de 7 kilomètres est devenue le calvaire des riverains, à hauteur du pont Ngunza, aux coffins de quartiers Kimbangu 2 et Kimbangu 3 ainsi que la commune de Ngiri-Ngiri, qui n’a jamais été réhabilité pour se mettre aux standards de la nouvelle chaussée.
Ici, chaque pluie est un calvaire, chaque orage source d’inquiétudes. La modernisation de la route a, en effet, placé les anciennes maisons en aval de la chaussée, augmentant ainsi le risque des inondations.
« Avant, ce pont était surélevé. On pouvait passer à travers pour aller chercher de la terre jaune mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Quand ils ont inauguré la route, ils avaient promis de refaire le pont mais ils ne sont jamais revenus », déplore André, la cinquantaine révolue.
Ce quinquagénaire est obligé de mettre sa famille à l’abri avant chaque pluie. Il en appelle à l’implication des autorités pour une solution.
Claude vit dans ce quartier depuis moins de deux ans. Il n’a jamais connu ce pont dans son état initial. Depuis qu’il a emménagé à Kimbangu 3, il est obligé de laisser son véhicule à quelques kilomètres de son domicile. Pour lui, la population a également une part de responsabilité dans cette situation.
« Le pont est bas certes mais regardez vous-mêmes comment les déchets plastiques empêchent la circulation. Avec une meilleure gestion de ces déchets, on peut déjà commencer à trouver une solution », exhorte-t-il.
Au quartier Kimbangu 3, les maisons construites sur le lit de la rivière Kalamu côtoient les inondations. Les riverains ont trouvé une solution ingénieuse pour y faire face : remonter le niveau de leurs maisons en y ajoutant de la terre jaune prise dans la rivière. Cette technique permet de faire d’une pierre deux coups.
« Non seulement on permet à la rivière d’avoir plus d’espace mais on fait également en sorte que l’eau n’atteigne pas le niveau de la maison », explique Esther, riveraine et creuseuse de sable.
Du côté des autorités, l’on assiste impuissant à ces inondations. Le chef du quartier Kimbangu 3 n’a pas voulu réagir mais dans son entourage, l’on dit attendre que l’hôtel de ville vienne construire un nouveau pont.
Infos.cd