Malweka, Mosquée, Regideso… plusieurs quartiers de la localité de Lukunga ont des habitations construites dans le lit de cette rivière. Ce qui menace sérieusement la viasibilité de l’usine de traitement d’eau qui ravitaille une bonne partie de la capitale.
La rivière Lukunga, qui sépare les communes de Mont-Ngafula et de Ngaliema, est étouffée. Particulièrement près de l’usine de traitement d’eau de la Regideso, l’une des plus importantes qui alimente la partie ouest de la ville.
Après chaque pluie, la plupart des maisons construites le long de cette rivière sont inondées. Des maisons se trouvent parfois à juste un pas de la rivière, bafouant l’Arrêté interministériel du 29 novembre 1993 portant application de la réglementation sur les servitudes qui, dans son deuxième article dit :
« Toute occupation, toute construction et tout lotissement dans les rives des cours allant jusqu’au moins 10 mètres à partir de la ligne formée par le niveau le plus élevé qu’atteignent les eaux dans leur période des crues normales sont interdits ».
« Nous avons des documents attestant que l’état nous reconnaît comme propriétaire. C’est à ce titre que nous avons construit sur ces sites », affirme un habitant de ce quartier dont la maison est concernée par cette anarchie.
C’est au gouvernement de nous rembourser s’il veut nous déguerpir ».
Ces propriétaires brandissent des autorisations de bâtir et autres certificats d’enregistrement. D’autres propriétaires relativisent :
« C’est vrai que le terrain n’est pas approprié à la construction, mais nous pensons qu’au nom du droit au logement, l’Etat ne peut que nous venir en aide. Il ne s’agit d’ailleurs pas d’une aide mais de notre droit ».
Le respect des normes urbanistiques est inexistant dans ce coin, comme dans la plupart des quartiers de Kinshasa.
« Si tout le monde remplissait correctement son devoir, tout se passerait aussi bien. Avant de construire, il faut bien se renseigner et acheter un terrain qui n’expose pas au danger », affirme Jean-Robert Kabamba, expert en hydraulique et environnement.
Pour lui, la prévention des inondations ne peut se limiter à des actions réactives. Elle nécessite une vision à long terme et une planification urbaine rigoureuse. « Les autorités doivent s’engager à élaborer des politiques qui tiennent compte des réalités environnementales et des risques naturels, afin de garantir la sécurité des populations », ajoute-t-il.
Cephas Kabamba