Comptée hier parmi les fleurons de l’économie congolaise, la Minière de Bakwanga (MIBA), en arrêt de production depuis 2008, attend toujours sa véritable relance.
Dans la loi de finances 2022, le gouvernement Sama Lukonde a prévu de financer la relance de la MIBA. A trois mois de la fin de l’exercice budgétaire, c’est toujours l’attente, malgré une embellie dans la mobilisation des recettes.
La société spécialisée en exploitation industrielle des gisements primaires constitués de kimberlitique, diamant, or, nickel, cuivre et chrome, la MIBA a besoin de 150 millions de dollars américains pour se refaire une santé.
Lors de son dernier passage à Mbuji-Mayi, en décembre dernier, le chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi a réitéré la promesse du gouvernement de financer cette relance.
De Kabila à Tshisekedi, on ne compte plus les promesses de relance de la MIBA. Mais à chaque fois, elles laissent place au désespoir.
En septembre 2020, le gouvernement n’a libéré que 5 millions de dollars pour payer le personnel et renforcer l’outil de production. Mais, sept mois avant, la société de Mbuji-Mayi a obtenu la promesse d’un financement de 200 millions de dollars pour relancer son exploitation minière, aux termes d’un accord signé avec la firme roumaine « AM Développements international », spécialisée en construction et exploitation minière. Sur ces ressources, un chèque de 30 millions USD non remboursables a été remis à la MIBA pour apurer, notamment, les arriérés de salaires des agents et travailleurs en exercice.
La MIBA devait aussi régulariser la situation avec la firme canadienne « Saint Louis BGM SARL ». Celle-ci a déboursé 180 millions USD pour lui permettre de renouveler l’outil de production et d’améliorer la desserte en énergie électrique au niveau de la centrale hydro-électrique de Tshiala.
Début janvier 2021, la MIBA a annoncé avoir produit plus de 40.000 carats de diamant. De 1976 à 2008, la société avait produit 208.595.707 carats de diamant vendus sur le marché international.
La MIBA a été par les ressources qu’elle procurait à l’Etat sous forme d’apports en devises et sous forme d’impôts et taxes, une des grandes sociétés contributrices à l’économie nationale. Sur le plan provincial, la MIBA avait la dimension d’un État dans un État et ses activités constituaient l’ossature de la vie économique et sociale du Kasaï Oriental.
Son vaste complexe industriel est entouré de réalisations (écoles, hôpitaux,cercles récréatifs, stades, sociétés filiales) qui, dans le domaine social, répondaient aux besoins de son personnel, de leurs familles (près de 30.000 personnes) ainsi qu’à ceux de la population du Kasaï Oriental.
Bernard Padikuba