Depuis la signature de l’accord à l’amiable entre le gouvernement congolais et le Groupe Ventora en février 2022, les violons sont loin de s’accorder entre l’homme d’affaires israélien Dan Gertler et un groupe d’acteurs de la société civile.
Des médias interposés, le débat est allé jusqu’au tribunal de paix de Kinshasa/Gombe. En mars dernier, le Groupe Ventora a engagé des poursuites judiciaires pour « imputations dommageables » contre l’activiste Jean-Claude Mputu, directeur adjoint de l’Ong Ressource Matters et porte-parole de la coalition le Congo n’est pas à vendre (CNPAV) après que ce dernier ait déclaré à Actualite.cd que depuis l’accord entre le gouvernement et le Groupe Ventora, Dan Gertler a « empoché 2 milliards ».
Le mois dernier, l’homme d’affaires israélien avait décidé de suspendre tous les procès intentés contre des organisations non gouvernementales et des médias, « en cette période de Pâques juives et chrétiennes, un esprit de renouveau et de pardon nous envahit tous ». Cela, en renouvelant ses souhaits des discussions avec ses détracteurs, pour dissiper tout malentendu.
Cette fois-ci, cela semble la bonne. Ces organisations, dont le CNPAV de Jean-Claude Mputu, ont finalement accepté d’échanger avec Dan Gertler, dans leur correspondance lui adressée le 9 mai.
L’homme d’affaires israélien vient de donner son accord pour cette réunion d’une journée, tout en proposant que celle-ci soit animée par une « tierce partie acceptable pour les deux parties ».
« Dès que la question sera réglée à notre satisfaction mutuelle, nous devrions convenir ensemble de l’ordre du jour et fixer immédiatement une date pour la réunion », a-t-il écrit à ces organisations, tout en confirmant qu’il avait donné instruction à son conseiller juridique de « retirer les procédures judiciaires mentionnées en guise de geste de bonne volonté, bien qu’elles aient été bien fondées en fait et en droit».
Le gouvernement et le Groupe Ventora ont conclu en février 2022 un accord à l’amiable permettant à l’État congolais de récupérer des actifs miniers et pétroliers estimés à 2 milliards de dollars. Le contenu de cet accord publié en fin de l’année dernière avait été salué par une bonne partie de la société civile dont le très critique Observatoire de la dépense publique (ODEP) ou encore l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ). Dan Gertler, lui, se dit fier de cet « accord historique ».
Socrate Nsimba