Au deuxième jour des états généraux des entreprises du Portefeuille, tenu au Centre financier de Kinshasa, le professeur Roger Massamba, expert en gestion publique, a dénoncé le manque de continuité administrative qui handicape gravement la gestion des entreprises publiques en République démocratique du Congo (RDC).
Le professeur Massamba a souligné que les dirigeants nouvellement nommés ont tendance à ignorer les projets initiés par leurs prédécesseurs, ralentissant ainsi les réformes nécessaires à la modernisation des entreprises publiques.
« Les dirigeants nouvellement nommés ignorent trop souvent les dossiers laissés par leurs prédécesseurs, ce qui entrave les réformes et limite les progrès », a-t-il déploré.
Pour pallier cette lacune, il a insisté sur l’obligation pour chaque ministre ou gestionnaire sortant de transmettre des dossiers détaillés et bien structurés à leurs successeurs.
« Si un ministre ne respecte pas cette obligation, il devrait être poursuivi pour manquement grave à ses responsabilités », a-t-il déclaré, ajoutant que cela pourrait contribuer à une meilleure continuité et à une gestion plus efficace.
Le professeur Massamba a formulé des recommandations concrètes pour améliorer la gestion des entreprises publiques.
Il s’agit notamment de la création d’un comité de suivi : Cet organe serait chargé de superviser et de garantir la mise en œuvre des résolutions adoptées lors des États généraux, la mise en place d’un traitement de crise : Des mesures d’urgence pour combler les lacunes organisationnelles et restaurer la stabilité des entreprises publiques, l’élaboration d’une politique de redressement : Un plan stratégique pour relancer les entreprises et en faire des piliers du développement économique national, ainsi que l’application des recommandations antérieures : Nombre de résolutions issues de précédents débats n’ont jamais été mises en œuvre, limitant l’impact des réformes entreprises.
Il a appelé à une mobilisation collective pour transformer les entreprises publiques, souvent critiquées pour leur inefficacité et leur mauvaise gouvernance.
Du 9 au 14 décembre, ces assises, qui réunissent des experts locaux et internationaux, ont pour objectif de proposer des réformes visant à moderniser les entreprises publiques et à optimiser leur contribution au développement national.
Yvette Ditshima