La société chargée de la logistique pétrolière (SEP Congo) est en difficulté financière, à en croire une correspondance de sa délégation syndicale adressée aux 4 sociétés pétrolières majeures, consultée en exclusivité par Infos.cd.
Cette correspondance, signée le 20 octobre par les 8 membres du Bureau de coordination de la délégation syndicale alerte sur l’état de santé financière « dramatique » de l’entreprise, dû notamment à l’insolvabilité de Cobil SA, TotalEnergies, Engen RDC et Sonaydroc face aux services « rendus » par SEP Congo.
Les syndicalistes de SEP Congo craignent que cette situation ait pour conséquence une probable perturbation de la chaîne d’approvisionnement en carburant dans le pays.
« Cette situation combien insupportable n’a pas empêché SEP Congo de continuer à vous fournir ses services sans interruption et notre crainte est de voir SEP Congo atteindre un niveau d’asphyxie où il ne sera plus en mesure de maintenir son activité et de rémunérer ses agents, avec toutes les conséquences qui s’en suivront tel qu’un arrêt de travail qui risquerait de paralyser l’approvisionnement national en produit pétrolier, surtout durant cette période électorale, scénario auquel nous ne souhaitons assister », ont averti les travailleurs de SEP Congo.
Depuis plusieurs mois, ont-ils renseigné, l’entreprise recourt à des crédits bancaires pour financer son fonctionnement mais aussi pour payer le salaire des agents. Ces lignes de crédits, précise ce courrier, ont déjà atteint « leurs limites maximales générant ainsi des taux d’intérêts élevés auprès des banques commerciales ».
La note des agents de SEP Congo a été signée 3 jours avant l’Arrêté portant majoration des prix de carburant à la pompe pour, officiellement, « combler le manque à gagner » des sociétés pétrolières. Des sources internes à SEP Congo ont fait savoir à Infos.cd que la situation sur ces factures impayées n’a cependant pas évolué.
Les entreprises pétrolières elles-aussi demandent au gouvernement le paiement de ses manques à gagner. En début de mois, elles avaient annoncé de restreindre les heures de livraison du carburant dans des stations-service. Mais cette mesure n’a pas été appliquée.
Yvette Ditshima