Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a annoncé, mercredi, avoir conclu la sixième et dernière revue de l’accord de Facilité élargie de crédit (FEC) avec la RDC. Cette revue permet un décaissement immédiat de 152,2 millions de DTS (environ 224,7 millions de dollars) en plus d’ouvrir la voie à un programme formel entre la RDC et le FMI. Une première dans l’histoire.
Si la situation macroéconomique de la RDC est demeurée difficile, surtout à cause de la crise sécuritaire et humanitaire dans l’Est du pays, le FMI a tenu à saluer les « politiques macroéconomiques prudentes » mises en place par le gouvernement congolais qui ont produit des « performances globalement positives ».
Grâce à ces politiques, la RDC a pu atteindre la quasi-totalité des objectifs quantitatifs tout en mettant en œuvre des « réformes clés ». Toutefois, le FMI a noté que ces perspectives économiques, bien que favorables, restent « sujettes à des risques significatifs orientés à la baisse ». Une crainte qui « requiert la poursuite de politiques prudentes et un renforcement des efforts de réforme des cadres budgétaires et monétaires, ainsi que de la gouvernance ».
« L’accumulation des réserves de change a largement dépassé les prévisions, cependant, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour renforcer les cadres de politique monétaire et de taux de change. (…) Avec des dépenses plus élevées pour les élections et la sécurité, le déficit budgétaire intérieur de 2023 a dépassé les prévisions et a atteint 1,3 % du PIB, malgré de bonnes performances des recettes au dernier trimestre 2023. Les réserves internationales ont continué de se renforcer, atteignant près de 5,5 milliards de dollars, soit environ deux mois d’importations à la fin de 2023 », a noté le FMI.
Selon Kenji Okamura, directeur général adjoint du FMI, la croissance en RDC « est restée résiliente, principalement en raison des bons résultats du secteur minier ». Le n°2 du FMI a également salué les « mesures prises par la Banque centrale pour resserrer l’orientation de la politique monétaire et atténuer les pressions sur le marché des changes ».
Fin avril, Nicolas Kazadi, alors ministre des Finances, rappelait la symbolique de l’achèvement du programme informel, un pas de plus vers la normalisation de la gestion financière et économique du pays. « Lorsque le FMI approuve une revue, cela veut dire que nous évoluons dans la bonne direction globalement. C’est très symbolique de conclure un programme car nous vivons dans un monde de plus en plus globalisé. Toute l’attention de la communauté économique mondiale est portée sur les pays qui performent », avait-il fait remarquer.
Depuis juillet 2021 et le renouement du programme informel avec le FMI, la RDC s’est employée à reprendre avec les « bonnes pratiques » jadis négligées, se mettant ainsi au diapason de la bonne gouvernance économique au point d’obtenir l’amélioration de sa position auprès de principales agences de notation.
Djesany Sundi