Depuis le début de l’année 2025, les prix des produits agricoles de première nécessité connaissent une hausse vertigineuse dans plusieurs marchés locaux de la chefferie de Babila-Babombi, en territoire de Mambasa, dans la province de l’Ituri.
Interrogées ce samedi, plusieurs marchandes pointent du doigt l’insécurité persistante, marquée par les attaques répétées des rebelles des Allied Democratic Forces (ADF) dans des agglomérations rurales qui approvisionnaient autrefois les grandes entités du territoire.
« Un bassin plastique de farine de manioc qui coûtait 15 000 FC est aujourd’hui vendu à 30 000 FC. Un régime de bananes qui se négociait à 10 000 FC se vend maintenant à 25 000 FC. La mesurette d’haricots est passée de 500 FC à 1 500 FC, et cela ne concerne pas que ces produits. Tout est devenu cher, car de nombreux agriculteurs ne peuvent plus accéder à leurs champs à cause de l’insécurité imposée par les ADF », témoignent-elles.
Rams Malikidogo, secrétaire de la Convention pour le respect des droits humains (CRDH) dans la région, appelle les services de sécurité à restaurer l’autorité de l’État pour permettre aux agriculteurs de reprendre leurs activités champêtres en toute sécurité.
Dans le territoire de Mambasa, nombreux sont ceux qui ont abandonné leurs champs, sous la menace constante des ADF et de groupes armés locaux actifs dans la région. Des rapports concordants révèlent que des hommes armés se spécialisent de plus en plus dans le vol de produits agricoles, notamment le cacao, dont le kilogramme se vend aujourd’hui entre 6 et 7 dollars américains.
Joël Bakabona