La coalition JobsNowAfrica a lancé le lundi 4 octobre à Kinshasa, Fleuve Congo Hôtel, la campagne JobsNowAfrica, en présence notamment du conseiller spécial du chef de l’État en charge de lutte contre la pauvreté et de sa collègue en charge de la jeunesse et lutte contre les violences sexuelles, du représentant du ministre de la Jeunesse, du directeur Afrique de One ou encore du jeune artiste chanteur Innocent Balume.
Avant la RDC, la Coalition JobsNowAfrica a lancé la campagne JobsNowAfrica dans d’autres pays africains comme le Sénégal, le Nigeria, l’Éthiopie, le Kenya. L’ambition est d’aider à créer 15 millions d’emplois décents en Afrique chaque année d’ici 2025, alors qu’on en compte actuellement que 3 millions.
En RDC, cette campagne qui s’inscrit en marge de la journée internationale de l’élimination de la pauvreté célébrée chaque 17 octobre, prend une couleur verte. Elle vise à impliquer les jeunes dans la chaîne de valeur de fabrication des batteries électriques.
Le projet de fabrication des batteries électriques initié par le gouvernement devrait créer dans un premier temps 2000 emplois. JobsNowAfrica voudrait qu’au moins 5.000 emplois directs reviennent aux jeunes.
La coalition JobsNow RDC demande au gouvernement de développer des compétences nationales, notamment des jeunes dans ce domaine, à travers le renforcement des capacités nationales, la formation et le transfert de technologies par les partenaires. Mais aussi, d’impliquer les jeunes pour contribuer à inculquer durablement la culture de l’eco-responsabilité et de définir des politiques de recrutement et d’embauche simplifiées, ouvertes et accessibles à tous et aux jeunes en particulier.
Pour le directeur Afrique francophone de l’organisation ONE faisant partie de JobsNow Africa, Désiré Assogbavi, la création de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) » nous donne plus de raisons à investir dans la transformation de nos ressources naturelles ». Sans cela, souligne-t-il, « nous n’aurons rien à échanger en Afrique ».
Pour Chantal Yelu, conseillère spéciale du chef de l’État pour la jeunesse, le défi pour l’accès aux jeunes à des emplois décents est à la fois structurel et conjoncturel (crises).
Le développement de cette filière permettrait à l’Afrique de capter une plus grande part de ce marché en expansion des véhicules à batterie électrique (VBE) qui devrait valoir 8,8 billions de dollars américains d’ici 2025 et 46 billions de dollars américains d’ici 2050. « Une opportunité à saisir pour la RDC », martèle Gilbert Kishiba, expert en fabrication des batteries électriques et recteur de l’Université de Lubumbashi. Son institution universitaire est d’ailleurs au cœur de ce projet avec le lancement en mars dernier du Centre africain d’excellence pour la fabrication des batteries (CAEB).
» Les jeunes congolais sont prêts à saisir les opportunités d’emploi. Il faut que la jeunesse soit au centre des initiatives pareilles », soutient le jeune chanteur Innocent Balume.
Le Conseiller spécial du chef de l’État en matière de réduction de la pauvreté, Judée Badibanga, qui a lancé officiellement cette campagne, a en outre épinglé un domaine spécifique qui se prête particulièrement à l’emploi de masse à court terme : l’agriculture.
» Ses possibilités sont immenses et ses promesses fermes : le sol vous donne ce que vous demandez. Il est fidèle. Il suffit de respecter les règles du jeu qu’il vous impose », a-t-il déclaré.
Le gouvernement congolais avance dans le projet de création de la chaîne de valeur de batteries électriques.
Lors de sa dernière réunion, il a adopté le projet de création et fonctionnement du Conseil congolais de la batterie.
La RDC concentre à elle seule 70% de réserves mondiales de cobalt, minerai essentiel à la fabrication des batteries capables d’ alimenter les véhicules électriques (VE) et de stocker l’énergie dans les systèmes d’énergie solaire et éolienne.
Outre One, Afriyan RDC, Racoj RDC, Africa Reconciled, Rajecopod sont parmi les organisations congolaises membres de JobsNowAfrica.
Socrate Nsimba