Palettes vides, poussière omniprésente, aucun sac en vue : voilà à quoi ressemble actuellement un dépôt de ciment au niveau du pont Cabu. Le ciment est devenu une denrée rare à Kinshasa. Un sac qui se négociait autrefois à 9 ou 10 dollars se vend actuellement entre 13, 15 voire même 20 dollars américains.
Pour Guylain Etingi, propriétaire de ce dépôt, cette flambée des prix est liée à la récente grève des chauffeurs de poids lourds, imposée par un nouvel horaire de travail mis en place par les autorités de la ville.
« Les chauffeurs de poids lourds ont observé une grève, ce qui a complètement perturbé la chaîne d’approvisionnement. Jusqu’à présent, je n’ai reçu aucun nouveau stock », explique-t-il.
Daouda Badjan, professionnel du bâtiment, a été contraint de suspendre ses travaux à cause de cette pénurie.
« Mes chantiers sont à l’arrêt. Je devais couler du béton sur un site et commencer le crépissage sur un autre, mais j’ai tout stoppé. Le prix du ciment est devenu exorbitant », a-t-il dit.
Et pourtant, malgré la levée de la grève par l’intersyndicale des chauffeurs de poids lourds à la suite de pourparlers avec les autorités de Kinshasa, la situation reste inchangée sur le terrain.
La crise ne touche pas uniquement le ciment. D’autres matériaux essentiels à la construction, comme les barres de fer et les carreaux, deviennent eux aussi de plus en plus difficiles à trouver.
Jevic Ebondo