Une société australienne, détentrice d’une participation majoritaire dans le projet contesté de lithium de Manono en RDC, a dénoncé lundi un nouvel accord conclu entre Kinshasa et la société américaine KoBold Metals. Pour elle, ce partenariat, signé le 18 juillet pour le développement du sud du gisement de Manono, viole une décision d’arbitrage international toujours en vigueur.
« Le gouvernement congolais agit en totale violation des mesures conservatoires », a-t-elle affirmé, selon des propos relayés par l’agence Reuters. Elle a immédiatement saisi le tribunal arbitral compétent.
Situé dans le sud-est de la RDC, Manono est l’un des plus vastes gisements de lithium inexploités au monde. Il est au cœur d’une bataille juridique de longue haleine. La société australienne, qui détient ses droits via sa filiale Dathcom Mining, est engagée dans une procédure d’arbitrage contre la RDC devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI). Le contentieux porte sur le refus du gouvernement congolais de délivrer un permis d’exploitation minière.
La société estime que l’accord conclu avec KoBold enfreint les mesures provisoires émises par le CIRDI en janvier 2024. Ces dernières exigeaient que la RDC reconnaisse Dathcom comme titulaire de la licence minière contestée et protège ses droits pendant toute la durée de la procédure.
Elle appelle désormais à une réaction du CIRDI, dans l’espoir de voir l’accord KoBold-RDC suspendu. Mais le silence des autorités congolaises et de la firme américaine entretient l’incertitude.
« Nous restons ouverts au dialogue, mais pas au détriment de nos droits légaux », a prévenu la société, laissant entrevoir une intensification du bras de fer juridique si aucun terrain d’entente n’est trouvé.
L’affaire survient dans un contexte de compétition mondiale autour du lithium, métal stratégique pour la transition énergétique.
Cephas Kabamba