L’Intersyndicale professionnelle du transport routier en République démocratique du Congo (IPTR/RDC), regroupant notamment la FORDC et la FORC, a annoncé un préavis pour un arrêt de travail prolongé à compter du 19 décembre, si ses revendications ne sont pas satisfaites.
Dans une correspondance adressée au Vice-Premier ministre, ministre des Transports, dont une copie est parvenue à Infos.cd, les transporteurs dénoncent une dégradation persistante des conditions de circulation et de régulation du trafic sur la Route nationale numéro 1 (RN1), aussi bien à Kinshasa que dans la province du Congo Central.
Ils rappellent que plusieurs décisions prises par le ministre visaient à garantir la sécurité routière, fluidifier le trafic et préserver la paix sociale dans le secteur. Toutefois, l’intersyndicale déplore l’absence d’application effective de ces mesures par les autorités provinciales concernées.
« Malheureusement, à ce jour, ni le gouverneur de la ville de Kinshasa ni celui du Congo Central n’ont accompagné ces décisions pourtant salutaires, prises pour sauver des vies humaines et mettre fin aux embouteillages chroniques sur la RN1 », indique l’intersyndicale dans sa lettre.
Les transporteurs évoquent également l’interdiction de circulation des motos et tricycles sur la RN1, qu’ils considèrent comme une mesure essentielle face à la multiplication des accidents graves. Ils regrettent tout de même des incidents violents enregistrés mercredi, dont l’incendie de véhicules poids lourds après des altercations impliquant des motards.
« Pour la seule année 2025, les motards ont incendié au moins quarante-cinq véhicules poids lourds, parfois sous le regard impuissant des forces de l’ordre », souligne le document.
Par ailleurs, l’intersyndicale estime que la paix récemment instaurée dans le secteur du transport des poids lourds est aujourd’hui menacée. Elle dénonce notamment la décision du gouverneur de la ville de Kinshasa d’imposer le travail de nuit à l’issue d’une réunion avec la Fédération des entreprises du Congo (FEC), une orientation jugée contraire aux engagements du gouvernement central.
Face à cette situation, les transporteurs appellent les autorités à agir en urgence, notamment par l’indemnisation des sociétés dont les véhicules ont été incendiés, l’application stricte de l’interdiction de circulation des motos et tricycles sur les routes nationales, la suppression des marchés illégaux le long de la RN1 et du By-pass, ainsi que l’instauration d’une formation obligatoire des motards axée sur le code de la route et l’éthique de conduite. Ils réclament également une réponse ferme contre le phénomène des coupeurs de route.
Yvette Ditshima






