En quatre ans dans les villes de Kinshasa, Lubumbashi et Bukavu, cette organisation internationale de droit canadien a, dans le cadre du projet Talents Pluriels, non seulement formé ces jeunes vulnérables, mais aussi permis à plusieurs d’obtenir une personnalité juridique pour leurs établissements et à d’autres de bénéficier d’un fonds d’innovation.
Nelly Katchelewa, 29 ans, est une jeune entrepreneure kinoise qui travaille dans la transformation agroindustrielle. Son produit phare, « Nutri-max », est une farine instantanée à base de soja et maïs qui lutte contre la malnutrition des enfants. En 2024, elle a participé à la quatrième cohorte de formations organisée par Cuso International dans le cadre du projet Talents Pluriels. Depuis, elle a boosté les activités de son établissement. Celle qui produit desormais 600 kg de farine par mois, soit 1200 packets de 500 grammes et 2400 packets de 250 grammes, a amélioré la présentation de son amballage, son circuit de distribution mais aussi son rapport avec la clientèle.
« Cuso m’a permis d’accroître mon établissement », avoue Nelly Katchelewa.
Autre bénéficiaire du projet Talents Pluriels, Benjamin Izabwa, membre du groupe de danse traditionnelle ballet Nkuli qui compte vingt membres. Cette année, il est sorti de sa participation à la 6e cohorte de formations avec la conscience de professionnaliser ses activités.
« Cuso International nous a permis de disposer désormais des documents légaux. Cela nous ouvre plusieurs opportunités. On peut notamment organiser des festivals. Je doutais au départ, mais aujourd’hui on a franchi un pallier important. J’ai compris que c’était possible de professionnaliser la danse traditionnelle », a déclaré Benjamin Izabwa.
Ils sont plus de 6 000 jeunes de Kinshasa, Lubumbashi et Bukavu à avoir bénéficié de l’accompagnement de Cuso International dans le cadre de Talents Pluriels. Leur particularité ? ils sont issus des catégories vulnérables : jeunes femmes, minorités sexuelles, personnes vivant avec handicap ou encore jeunes autochtones. L’accès au marché local reste très difficile pour ces jeunes.
Ce 23 septembre, un déjeuner d’affaires organisé à Kinshasa en présence notamment du directeur général de Cuso International, du représentant de l’ambassadeur du Canada, de l’ambassadeur de la Suède et des représentants étatiques ont permis de faire le bilan des quatre années de ce projet.
« Nous sommes très satisfaits de résultats obtenus. Au départ, nous nous sommes donné l’objectif de former 4.480 jeunes entrepreneurs, mais nous sommes arrivés jusqu’à plus de 6 mille », s’est réjouit Richine Masengo, représentante-pays de Cuso International.
Le projet Talents Pluriels ne s’est pas limité à la formation. Il a aussi accompagné plus de 640 jeunes entrepreneurs à obtenir des documents légaux pour leurs établissements. « Ces documents leur permettront de pouvoir réaliser d’autres activités et accéder à des fonds ou d’autres projets beaucoup plus innovants et élargis. Il seront ainsi compétitifs au niveau national et international », ajoute Richine Masengo.
A propos d’accès aux fonds, Cuso International y a également pensé. Au total, 110 000 dollars américains ont été mis à disposition de quelques jeunes porteurs de projets innovants. La dernière enveloppe de 22 500 dollars ont été remis officiellement ce 23 septembre pour soutenir 24 projets innovants.
Ce projet a aussi aidé 400 jeunes à accéder à un emploi formel et incité 40 entreprises à adopter les ressources humaines plus inclusives.
Lancé en 2022 pour une durée de quatre ans, le projet Talents Pluriels a bénéficié du financement de l’Agence suédoise de coopération internationale (Sida) et de Affaire mondiale Canada, à hauteur de 8.6 millions de dollars.
Ainsi, Cuso International a rempli sa mission principale, celle de réduire la pauvreté et les inégalités en misant sur le renforcement des capacités locales, l’autonomisation des jeunes et des femmes, et la promotion de l’égalité du genre et de l’inclusion sociale.
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