Le Cadastre minier (Cami) a enregistré une progression de 8 % du nombre total de titres miniers entre mai 2024 et mai 2025, selon les chiffres présentés ce jeudi par son directeur général, Popol Mabolia Yenga, lors d’un café de presse à Kinshasa sous le thème : « Transparence et assainissement du fichier cadastral minier : cap sur une gouvernance responsable du domaine minier national ».
Cette augmentation, selon le DG reflète le dynamisme du secteur minier national, il s’inscrit dans le cadre des efforts de gouvernance responsable et de transparence portés par l’institution.
« Le registre cadastral présente une évolution notable entre les périodes de fin mai 2024 et fin mai 2025. Le total général des titres enregistrés est passé de 3.046 en 2024 à 3.295 en 2025, marquant une augmentation globale significative de 8 % en moyenne », a déclaré Popol Mabolia Yenga.
Parmi les provinces les plus actives, le Haut-Katanga arrive en tête avec 755 titres enregistrés en 2025 contre 675 un an plus tôt, grâce à une hausse marquée des permis d’exploitation (PE), permis de recherche (PR) et autorisations d’exploitation de carrière permanente (AECP). Le Lualaba suit, passant de 617 à 687 titres sur la même période, enregistrant aussi une dynamique dans les mêmes catégories.
Le Kongo Central n’est pas en reste, il affiche une progression de 229 à 243 titres grâce à l’augmentation des AECP et des autorisations de recherche de produits de carrière (ARPC). La province du Tanganyika enregistre elle aussi une légère hausse, de 225 à 238 titres, principalement dans les PR et PE.
Les chiffres confirment un regain d’intérêt pour les activités d’exploration et d’exploitation minière sur l’ensemble du territoire. Entre 2024 et 2025, trois types de titres se sont particulièrement démarqués.
« Le permis de recherche (PR) avec 1.978 titres en 2025 contre 1.816 titres en 2024 ; le permis d’exploitation (PE) s’élève à 641 titres en 2025 contre 606 titres en 2024 ; et l’autorisation d’exploitation de carrière permanente (AECP) est passée de 232 titres en 2024 à 251 titres en 2025 », a précisé Popol Mabolia.
Entre janvier et mai 2025, 143 titres miniers et de carrières ont été délivrés, couvrant une superficie totale de 3.130 carrés miniers. Deux provinces concentrent à elles seules près des deux tiers des titres et des superficies concédées.
« Une lecture attentive des données révèle une très forte concentration de ces titres dans deux provinces du Sud de la RDC, notamment le Haut-Katanga et le Lualaba. À eux seuls, ces deux territoires concentrent 69 % du nombre total des titres délivrés (respectivement 36 % et 33 %) et 69 % des superficies concédées (33 % pour le Haut-Katanga et 36 % pour le Lualaba) », a souligné le DG du Cami.
Cette forte concentration s’explique par l’importance historique du cuivre et du cobalt dans cette région, mais elle interroge aussi sur la répartition géographique des investissements miniers à travers le pays.
« Cette situation traduit l’ancrage historique de l’activité minière industrielle dans cette région (…), mais elle soulève également des questions sur l’équilibre géographique des investissements et sur la valorisation du potentiel des autres régions », a-t-il ajouté.
Face à ce déséquilibre, le DG Popol Mabolia Yenga plaide pour une intervention stratégique des autorités, précisant qu’il est impératif pour l’État d’adopter une politique incitative différenciée, ciblant spécifiquement les zones à fort potentiel mais délaissées par les investisseurs.
Yvette Ditshima