Le sélectionneur-manager des Léopards de la RDC, Sébastien Desabre, s’est prêté mercredi au jeu de question-réponse avec la presse en prélude du duel entre le Sénégal et la RDC, comptant pour la troisième journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2026.
De l’absence de Mane à l’état de son groupe en passant par les préparatifs au Maroc, le technicien français a abordé tous ces sujets, tout en rassurant de sa détermination à faire un résultat sur le sol sénégalais pour se relancer dans la course à la première place du groupe B, synonyme de qualification directe au Mondial. Ci-après, l’intégralité de ses réponses réponses aux questions des journalistes :
Les préparatifs au Maroc
Les Léopards de la RDC ont passé plus d’une semaine à Rabat, capitale du Maroc, pour préparer les rencontres face au Sénégal, ce jeudi à Dakar, puis au Togo, ce dimanche à Kinshasa. A ce sujet, Desabre a fait le point :
« La préparation, ça se passe bien. On est content de se retrouver. On ne s’était pas retrouvé en mars. Donc on a beaucoup d’énergies ensemble. Tranquillement, on a bien travaillé. On a préparé ces deux matches avec beaucoup d’humilité et en essayant de progresser ».
L’objectif face au Sénégal
Annoncé favori pour décrocher le seul ticket qualificatif du groupe B, le Sénégal passe pour l’adversaire à battre si Desabre veut réaliser son objectif de ramener les Léopards RDC au Mondial après leur unique participation en 1974. Il fixe l’opinion sur l’objectif face au Sénégal :
« Tous les matches, on les joue pour les gagner. Mais après, ce qui est important, c’est être premier du groupe à la fin du dixième match. Ce n’est pas être demain premier, même si c’est toujours bien. Nous abordons chaque match pour essayer de le gagner. Ça sera le cas demain. On sait qu’on affronte l’une des meilleures équipes d’Afrique, 17e au classement FIFA et 2e en Afrique. C’est une équipe qu’on respecte beaucoup. Nous pensons que nous avons nos qualités à faire valoir. Nous sommes sur une phase de progression. Pour nous, c’est bien de jouer ce qu’il se fait de mieux en Afrique pour pouvoir montrer de quoi on est capable puis s’étalonner contre ces belles équipes ».
Absence de Sadio Mane
La star et capitaine des Lions de la Teranga, Sadio Mane, a déclaré forfait pour la réception de la RDC. Le Sénégal sera également privé de deux autres cadres de sa sélection. Malgré ces absences, Desabre se veut prudent et tient à rester « vigilant ».
« Chaque équipe a ses problématiques. Nous essayons de nous concentrer au maximum sur nos qualités et nos défauts avant de penser aux adversaires. Bien sûr que nous connaissons le Sénégal. Mais, ce qu’il nous importe demain, c’est de faire un bon match en ayant un dépassement de soi qui va être nécessaire, parce qu’on joue une très belle équipe. On a nos qualités, on a de bons joueurs qui évoluent dans de bons clubs comme le Sénégal. La vérité, elle sera demain avec ou sans Mane. C’est vrai qu’avec l’Ouganda, je me rappelle qu’il avait accéléré une ou deux fois, ça nous avait fait mal. Ce n’est pas l’un des meilleurs joueurs du monde pour rien. Après, le Sénégal a tellement de très bons joueurs qu’il faut rester vigilant même avec l’absence de Sadio ».
Physionomie du match
Sébastien Desabre semble avoir une idée claire de la physionomie du match qui l’attend face au Sénégal. Il l’a évoquée en ces termes :
« Le football, c’est tout le plan qui prévaut. Ce qui est sûr, ça va être un match engagé, d’un bon niveau avec une bonne intensité, parce qu’il y a de très bons joueurs sur le terrain. Après, il y a les formes physiques du match, au fur et à mesure du match. On ne peut pas les savoir en avance. Nous sommes très motivés, prêts pour le match de demain. Puis après, le rapport des forces va s’installer dès les premières minutes et on va voir. On a l’habitude de joueur les équipes qui sont soi-disant supérieures à nous comme le Maroc, l’Égypte qu’on a joué récemment à la CAN. On a su bien manœuvrer. On s’attend à un match intense contre une bonne équipe. Mais, nous allons mettre un plan de jeu pour pouvoir faire valoir nos qualités. Nous avons des qualités fortes ».
Arrivées et absences chez les Léopards
Comme le Sénégal, la RDC a été amputé de certains cadres de sa sélection. Pour palier ces absences, Desabre a convoqué de nouveaux joueurs dont certains vont découvrir la tanière des Léopards.
« On a quelques blessés également. On a Cedric (Bakambu) qui n’est pas avec nous. Notre gardien (Lionel Mpasi) également. Quand on veut un peu de stabilité et surtout progresser dans le jeu, ça se fait avec un noyau. Depuis un an, on a gagné 10 places au classement FIFA. On est dans une phase de progression. On a très peu de joueurs en sélection. Quand on arrive à cimenter les principes de jeu offensif ou défensif pour savoir être dans une certaine stabilité, maintenant on essaie toujours d’améliorer ce qu’on pense possible rapidement en faisant appel à de nouveaux joueurs. Il y a Tuanzebe qui a été formé à Manchester (United) et qui joue à Ipswich, Essende qui est troisième meilleur buteur du Portugal (15 buts en 31 matches) qui nous rejoint. On a un jeune, Noah Sadiki (19 ans) également. On essaie d’anticiper aussi. Bien sûr qu’on s’appuie sur ce que l’on sait faire et demain, il n’y aura pas de surprise de notre côté ».
Le jeu sénégalais
Desabre, qui a déjà affronté le Sénégal lorsqu’il dirigeait les Crânes de l’Ouganda, en sait quelque chose du jeu développé par le Sénégal d’Aliou Cissé.
« Bien sûr qu’on connaît bien les équipes, les joueurs. Ça fait quand-même pas mal de temps qu’on est dans le circuit. Après, ce qui est intéressant pour le Sénégal, c’est le fait de laisser un entraîneur travailler dans la durée. Ça permet de mettre en place des principes de jeu. C’est le cas. Ils sont capables de défendre à 4, d’animer à 3. On connaît leur mode de jeu. Après, entre les voir à la vidéo et ce qu’ils vont proposer demain, c’est les animations. Il faut voir la forme des joueurs dans l’animation. Comme nous on répond à leurs organisations… »
Progression et état d’esprit du groupe
Aux commandes des Léopards depuis août 2022, Desabre a vanté la progression de son groupe, désormais capable d’évoluer dans divers formats. Il a aussi salué l’état d’esprit de ses hommes qui vivent « solidaires ».
« Du moment où nous avons commencé la préparation (de la CAN) aux Émirats Arabes Unis, nous avons fait 9 matchs : 2 amicaux et 7 matches de compétition. Pour un entraîneur, ça nous permet d’avoir de plus en plus de certitude dans le jeu, d’avoir des schémas préférentiels qu’on peut mettre, d’avoir différentes idées qui font qu’aujourd’hui, c’est ancré. Je pense qu’on peut répondre aujourd’hui, tactiquement, à plusieurs possibilités et également mettre en difficulté des équipes qui sont sur des systèmes de jeu hybrides comme le Sénégal. Nous, nous sommes solidaires avec les joueurs. Tout le monde va dans le même sens. C’est sûr qu’on est difficile à jouer. Après, que le meilleur l’emporte ».
Propos transcris par Laurent Omba